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Critique de kanarmor


Alain Duhamel aime les hommes (et femmes) politiques.
Or j'aime Alain Duhamel.
Donc j'aime les hommes (et femmes) politiques.

Bon oui je sais, dit comme cela, cela peut sembler exagéré. Il n'empêche. Celui qui est sans doute « le meilleur d'entre nous » a fréquenté lors de sa longue carrière de journaliste, la plupart de ceux et celles qui ont comptés dans l'histoire de la vie politique française. Beaucoup même de manière proche, par exemple François Mitterrand. Il a rencontré et rencontre encore, échange des idées avec tout ceux qui font l'actualité, il reçoit leurs confidences.
Il a aussi connu toutes les crises, les soubresauts, les affaires et leurs dessous. Il a interrogé les personnalités lors d'émissions télévisées, parfois homériques, il a arbitré des débats lors d'élections présidentielles… Ce qui lui donne toute légitimité pour écrire cette histoire de la Ve République.

Cet essai politique se lit comme un roman. Je ne suis pas du tout amateur de livres sur la politique, mais là je me suis régalé !
J'ai apprécié le style élégant et fluide, son sens de la formule, l'équilibre et la clarté des idées d'un homme au regard acéré mais toujours mesuré.
Il reconnaît les qualités des hommes politiques (je dis hommes dans le sens général de Homme, hommes et femmes), énonce leurs défauts et faiblesses sans violente diatribe, qu'il les aime ou pas. D'ailleurs s'ils ne les aiment pas il ne le dit pas. Une exception. Une seule : il écrit clairement qu'il n'apprécie pas Marine le Pen

On perçoit bien dans cet essai qu'il ne suffit pas d'être un bon économiste, un gestionnaire brillant pour réussir une carrière politique de premier plan et occuper d'illustres fonctions. Les hommes de pouvoir sont surtout de grands combattants, des communicants hors pair. On peut le regretter d'ailleurs ; le développement des médias et de la société de la communication ne fait que renforcer cet état de fait.
D'après le vocabulaire utilisé par Alain Duhamel, les hommes politiques sont des « bretteurs », les interviews télévisés des « joutes », des « passe-d'armes », il faut « occuper le terrain », « lancer des «banderilles » lors des débats, « les fers se heurtent »… Bref tout un vocabulaire guerrier éloigné de la simple compétence à gérer un pays, un ministère ou une collectivité !

On traverse dans ce roman, pardon dans cet essai, toute l'histoire de la France depuis 1965 : ceux qui ont joué un rôle, les présidences, les gouvernements, les crises, les victoires électorales, les défaites, les événements petits ou grands. J'ai pu mieux découvrir ceux qui précédaient mon adolescence et ma découverte de la dimension politique de notre société et j'ai pu prendre du recul avec des événements que j'ai pu connaître. L'auteur permet de mettre en perspective les faits.

J'écris habituellement des commentaires plus courts, mais là je me suis laissé emporter par mon enthousiasme. Côté citations, je pourrai en proposer une quarantaine au bas mot. le mieux est encore de se rendre à la source…

Un livre intelligent qui rend la politique intelligible et aimable (dans le sens de « que l'on peut aimer »). Ce qui n'est pas évident !
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