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Critique de Lencreuse


Ecrire ou traduire : habituellement, Marie-Hélène Dumas fait l'un ou l'autre. Impossible pour elle d'écrire quand elle traduit, en totale immersion dans les mots, les sons, les sens, les résonances de l'autre. Mais en 2015, La République des Lettres d'Azar Nafisi, qu'elle est train de traduire, trouve en elle un écho particulier. Alors Marie-Hélène Dumas note, écrit, raconte un territoire intime fait d'exil et de langues tour à tour parlées, tues, oubliées ou découvertes, apprivoisées, adoptées. le livre que traduit alors Marie-Hélène Dumas évoque finalement ce que sa traductrice avait enfoui : une histoire familiale qui a laissé des traces plus profondes qu'elle ne l'aurait supposées. Suite de notes, pensées, réminiscences, souvenirs d'enfance parfois troubles, le Journal d'une traduction de Marie-Hélène Dumas ne se laisse pas toujours facilement dompter. Mais si l'on accepte les surprises des méandres de la mémoire et sa charmante désorganisation, on se laisse emporter dans une histoire - celle des aïeux de Marie-Hélène Dumas mais aussi la sienne - teintée de langues, d'accents et d'autant de manières différentes d'appréhender le monde. Et l'histoire particulière de cette écrivaine-traductrice moitié russe moitié française qui traduit de l'anglais et de l'espagnol, c'est finalement aussi un peu la nôtre, dans ce qu'elle recèle et révèle de non-dits, d'oublis conscients ou non, dans sa capacité aussi à surgir, à nous rappeler qu'elle nous forge, qu'on l'accepte ou non.
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