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Critique de ladesiderienne


Découragée par les lectures de grands auteurs classiques imposées par mes anciens professeurs de français, ce n'est que tardivement que j'ai osé affronter la plume d'Alexandre Dumas. Malgré les plus de 600 pages, la typographie minuscule de l'édition de poche ajoutée à un défaut d'encrage de certaines pages, quelle claque ! J'ai vraiment honte d'avoir repoussé si longtemps cette rencontre.

J'ai découvert un auteur qui a su jouer avec les faits historiques en y ajoutant la part de romanesque rendant ainsi son texte autrement moins rébarbatif qu'un manuel d'Histoire. Si ce n'est la présence des rectificatifs apportés en fin de livre sur la véracité des faits, personnellement j'aurais tout pris pour argent comptant, tant son récit fourmille de détails. Que ce soit dans le portrait de ses personnages dont il se plaît à exagérer le caractère réel ( même si l'Histoire a confirmé qu'elle n'était pas une enfant de choeur, Alexandre Dumas a purement et simplement diabolisé Catherine de Médicis), ou lorsqu'il prend le lecteur par la main pour l'entraîner à travers le Paris de l'époque avec des descriptions de rues si précises qu'on en dessinerait le plan, rien n'est laissé au hasard.
Alexandre Dumas nous offre une réelle immersion dans la Renaissance, avec ses fêtes somptueuses où s'exhibent des costumes chatoyants mais aussi ses exécutions publiques, ses intrigues où le poison et l'épée peuvent avoir furtivement raison de l'adversaire, ses alliances et ses trahisons.

Le récit ne pouvait qu'être adapté au théâtre car on y ressent déjà le mélange des genres : à la fois tragédie antique de par l'intensité des sentiments et la grandiloquence de certains dialogues (ce roi qui souffre de ne pas être aimé par sa mère), mais aussi vaudeville car l'humour supplante parfois le drame dans un décor de portes dérobées et d' escaliers secrets qu'emprunte tout un défilé de couples illégitimes. J'ai très envie de découvrir de ce fait l'adaptation cinématographique de Patrick Chéreau avec la sulfureuse Isabelle Adjani.

A travers "La Reine Margot", Alexandre Dumas nous offre un roman d'amour , une belle histoire d'amitié, dans un contexte historique et s'il s'arrange un peu avec L Histoire, c'est que s'il se veut historien, il est avant tout romancier.
Après un petit temps d'adaptation où j'ai dû caser chaque personnage à sa place dans la généalogie des Valois (j'aime l' Histoire mais étant allergique aux dates, elle ne m'aime pas) et malgré quelques longueurs ressenties notamment à la fin dans la tentative de fuite, j'ai totalement validé mon incursion dans la littérature dite "classique". Un réel plaisir qui se solde par un 19/20.

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