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Critique de Laureneb


Malgré tout l'amour que j'ai pour Alexandre Dumas, pour la trilogie des Mousquetaires, et pour le roman du Vicomte de Bragelonne, je reconnais que ce tome est le moins facile à lire. le rythme est lent, l'action resserrée sur quelques jours. Mais peut-être vraiment parler d'action ? Ni roman d'aventures, ni roman historique ici, mais un marivaudage galant - voire du quasi vaudeville. On pense aux fêtes galantes du peintre Antoine Watteau, ou aux pastorales de l'Astrée : de beaux personnages se séduisent, se trompent et se raillent les uns des autres sous la verdure des arbres ou les lampions des bals. La même scène est racontée plusieurs fois, par plusieurs personnages différents, ce qui accentue l'impression de lenteur.
Cependant, il y a quelques trouvailles et de bons passages - grâce à Henriette, et Montalais la coquette spirituelle - Louise, elle, est trop effacée, elle ne vit que pour son amour et son amant. Mais j'ai souvent eu l'impression de lire Maquet reprendre en délayant sans trop d'originalité ni trop de style les chroniques du temps.
La politique est quasiment délaissée, les intrigues d'Aramis sont mises de côté - temporairement. Dans ce tome, l'ascension et la construction de l'absolutisme royal passent par les conquêtes amoureuses. le plus grand roi du monde ne peut l'être que s'il est un conquérant triomphant, de ses ennemis comme des femmes.
Dans ce monde nouveau, rajeuni et ne pensant qu'aux plaisirs, les mousquetaires n'ont plus de rôle à jouer, ce qui explique leur effacement. Plus de duel possible quand il faut tenir un balancier pour danser... Aramis intrigue mais on ne sait pas encore à quoi et pourquoi, Porthos mange des cerises et s'ennuie, Athos, ce personnage si important, n'est pas présent. Et d'Artagnan, "d'Artagnan lui, n'avait absolument rien à faire dans ce monde brillant et léger". Il cherche, sans trouver, sans même savoir ce qu'il cherche. C'est un héros sans héroïsme possible, sans occasion même de briller.
Cependant, on tient et on poursuit la lecture, grâce aux trouvailles d'écriture et de style notamment : les jurons de Planchet et la philosophie de de Porthos sont très drôles. le duel sur le sable est lui un moment de poésie où la mélancolie se mêle à l'épopée. D'Artagnan mène une véritable enquête policière digne de Sherlock Holmes pour découvrir les combattants d'un duel interdit.
Enfin, peut-être que mon impression de lenteur de rythme vient de ma propre réticence à arriver au bout de la trilogie, et de voir la fin de mes personnages préférés...
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