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Critique de Lucilou


Parler des Trois Mousquetaires, c'est à la fois très simple et très compliqué, comme il est à la fois simple et compliqué de parler de son meilleur ami, de son premier baiser voire de son premier grand amour ou de sa terre natale.

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai aimé lire et d'aussi loin que je me souvienne, j'ai aimé les romans historiques et de capes et d'épées... "Les Trois Mousquetaires" était la suite logique à apporter à ces affections de petite fille. C'est ainsi que pour mes onze ans, empaquetés dans un papier cadeau rouge et or, les Trois Mousquetaires me furent offerts dans l'édition de poche préfacée par Simone Bertière.

La préface a attendu quelques années... mais pas le roman. Immédiatement, je me suis rendue par ce jour d'avril 1626 dans le bourg de Meung, au pas de l'auberge mais contrairement aux bons bourgeois et à ce fat de Rochefort, je n'ai pas eu envie de me gausser du jeune homme farouche monté sur son baudet bouton d'or.
On ne se moque pas de celui qui deviendra l'amour littéraire de sa vie, son héros à la vie et à la mort.
J'ai suivi mon gascon à Paris et en Angleterre; comme lui, j'ai aimé et admiré à la folie Athos, Porthos et Aramis. Comme lui, j'ai été fasciné par Milady (je cherche encore "méchante" plus diabolique et inquiétante que cette dernière... plus séduisante et vénéneuse..), comme lui, j'ai voulu sauver la reine et donner mon sang pour le roi; comme lui j'ai pleuré quand Constance a expiré.

Il y a tout dans les Trois Mousquetaires. Absolument tout. Il y a le rire et les larmes, l'amitié éternelle, l'amour fou, la haine.
Il y a les intrigues, les passages dérobés, les duels de mots et de lames.
Il y a les cavalcades dont on sort aussi épuisé et échevelés que les personnages.
Il y a L Histoire, les palais, les ombres, les ruelles.
Il y a la vie que l'on célèbre.
Il y a la mort et le désespoir.

Il y a enfin la verve de Dumas, son talent et son audace. Quand certains romantiques se perdaient en errances, en sublimes atermoiements, lui mettait son romantisme au service de la vie et c'est aussi ça "Les Trois Mousquetaires": un roman tellement vivant, tellement bruissant qu'on ne peut pas se contenter de le lire sans passion. Non.
On y plonge, on s'y noie, on a le coeur serré quand on tourne la dernière page, un peu comme quand on quitte ses amis après de belles retrouvailles, toujours trop rares et toujours trop courtes.

"Les Trois Mousquetaires", c'est encore le triomphe de la fiction sur la réalité, moins brillante, moins belle et tellement triste et morne parfois.
Le triomphe de l'amitié sur le cynisme. L'avènement de l'héroïsme et des légendes. Un roman qui donne envie d'être une meilleure version de soi-même...
Un roman qui donne envie d'aimer et de se battre pour ce en quoi on croit.

Depuis mes onze ans, bien sûr, il y a eu d'autres amours, d'autres passions... mais aucune n'a eu la force et la profondeur de celle qui m'attache à Dumas et aux Mousquetaires. de celle qui me lie à D'Artagnan et me donne la fièvre.
Je le relis régulièrement: quand les personnages me manquent, quand je vais bien, quand je vais mal, quand j'ai une décision à prendre, quand je veux m'évader et quoique je fasse, j'ai toujours un exemplaire des Mousquetaires sur moi. On en sait jamais... Il ne peut rien m'arriver quand Athos, Porthos, Aramis et D Artagnan sont à mes côtés. Cela ne s'explique pas, pas vraiment.
Parce que c'est eux, parce que c'est moi.

"Un pour tous et tous pour un", pour toujours et à jamais.
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