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Critique de Laureneb


Venant de terminer L'Air était tout en feu de Camille Pascal consacré à une conspiration sous le Régent, je suis revenue au maître du roman historique, mes premières amours, Alexandre Dumas. C'est un autre roman de conspiration, quelques années après, toujours sous le Régent Louis d'Orléans dirige la France au nom du jeune Louis XV qui est encore dans sa minorité.
Je dois dire que la comparaison n'est pas en faveur du roman de Camille Pascal – mais je ne suis jamais objective avec Dumas. Dumas est un conteur et un dramaturge, adepte des coups de théâtre – au sens propre, tout le récit repose donc sur des variations de rythme et des mises en tensions permanentes. Les cent dernières pages sont ainsi haletantes, tout dépend de la course, de la chevauchée du héros, vêtu de noir sur un cheval noir, qui peut apporter la grâce et donc sauver ses amis, ou n'arriver que pour leur exécution. Dumas ne s'arrête donc pas au milieu pour nous faire un exposé de géopolitique européenne en ce début de XVIII ème siècle, il fait agir ses personnages, donnant ensuite le contexte. L'action prime sur l'explication.
Ensuite, Dumas a une âme de poète romantique, et certaines scènes sont frappantes pour leur beauté évocatrice : le lac pris dans la glace sur lequel marche l'amant pour retrouver son aimée, la princesse de sang qui passe la nuit dans son catafalque, la sorcière qui hante les landes bretonnes pour prédire la mort...
Bien sûr, on peut regretter l'écriture du personnage féminin, en retrait bien que ce soit elle qui donne son nom au roman. Elle est réduite à sa relation amoureuse – mais comme de nombreuses héroïnes de la 1ère moitié du XIX ème siècle.
Le personnage le plus fascinant est celui du Régent, qui a des points communs avec la figure du cardinal de Richelieu dans les Trois Mousquetaires : c'est un homme d'Etat qui doit faire primer l'intérêt général sur ses passions personnelles – qui sont nombreuses : les orgies, les femmes, le vin, le jeu, mais aussi la famille légitime ou non. Il y a du Auguste de Cinna dans la posture du Régent, prêt à la clémence. Par contraste, l'abbé Dubbois apparaît comme une fouine sournoise, prête à tout par ambition individuelle, alors que le Régent agit pour la France.
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