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Citations sur Une fille du régent (11)

In cauda venenum (1), disait Dubois, qui tenait à son latin. Quand on a été cuistre de collège, ne fût-ce qu’une heure, il en reste quelque chose pendant tout le reste de la vie.

(1) Litt. « Dans la queue le venin. »
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Et maintenant, avec la permission du lecteur, il nous faut entrer à la Bastille, ce redoutable séjour que le passant lui-même ne regardait qu'en tremblant, et qui, pour ses voisins, était une gêne et un épouvantail ; car souvent, la nuit, les cris des malheureux à qui l'on donnait la torture perçaient les épaisses murailles, traversaient l'espace et arrivaient jusqu'à eux en leur envoyant de sombres pensées ; à tel point que la duchesse de Lesdiguières écrivait un jour, de la royale forteresse, que si le gouverneur ne faisait taire les hurlements de ses patients qui l'empêchaient de dormir, elle s'en plaindrait au roi.
Mais à l'époque de la conspiration espagnole, et sous le règne débonnaire de Philippe d'Orléans, on n'entendait plus ni cris ni hurlements à la Bastille ; d'ailleurs la société y était choisie, et les prisonniers qui l'habitaient à cette heure étaient gens de trop bon goût pour troubler le sommeil des dames.
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La duchesse de Berry n’avait donc eu, de compte fait, que deux amants, ce qui, on en conviendra, était presque de la vertu pour une princesse de ce temps-là : Lahaie, qu’elle n’avait jamais avoué, et Riom, qu’elle proclamait tout haut. Ce n’était donc véritablement point une cause suffisante à l’acharnement avec lequel on poursuivait la pauvre princesse. Mais il ne faut point oublier que cet acharnement avait une autre cause, que nous trouvons consignée, non seulement dans Saint-Simon, mais encore dans toutes les histoires de l’époque : c’est cette fatale promenade dans Paris avec cymbales et clairons, ce malheureux trône à trois marches sur lequel elle avait reçu l’ambassadeur de Venise ; enfin cette exorbitante prétention, ayant déjà une compagnie de gardes, d’avoir encore un dais à l’Opéra.
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– N’est-ce pas, monsieur de Chanlay, continua Richelieu, qu’il vaut mieux avoir la tête séparée du corps que le corps séparé de l’âme ?
– Ah ! bravo ! bravo ! s’écria Malezieux ; joli, charmant, monsieur le duc ! J’en ferai un distique pour madame du Maine :
« Il vaut mieux séparer, n’est-il pas vrai, madame,
La tête de son corps que le corps de son âme ? »
– Que dites-vous de la pensée, depuis qu’elle est en vers, monsieur le duc ? dit Malezieux.
– Qu’elle vaut un peu moins que lorsqu’elle était en prose, monsieur le poète, dit le duc.
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– Un charmant garçon, dit le régent… l’air tout à fait gentilhomme : des yeux pleins de fermeté et d’intelligence à la fois ; une tête fine.
– On la coupera d’autant mieux, marronna Dubois en se grattant le nez.
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- Hélas ! Maintenant je ne sais plus que croire, et mon esprit se perd dans cette fièvreuse réalité que je suis tentée, à chaque instant, de prendre pour un rêve.
- Mais ce n'était pas votre esprit qu'il fallait consulter, Hélène, dit le régent ; c'était votre coeur. Près de cet homme, votre coeur ne vous avait-il donc rien dit ?
- Oh ! Au contraire ! s'écria Hélène ; tant qu'il a été là, j'ai été convaincu, car jamais je n'avais éprouvé une émotion pareille à celle que j'éprouvais.
- Oui, reprit le régent avec amertume ; mais, lui parti, ce sentiment a disparu, chassé par de plus fortes influences. C'est tout simple, cet homme n'était que votre père, et Gaston était votre amant.
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– Vous avez voulu me tromper.
– J’ai voulu vous sauver de la sensiblerie où vous vous noyez en ce moment. Le régent de France, déjà trop occupé de ses plaisirs et de ses caprices, ne pouvait tomber plus mal qu’en prenant de la passion ; et quelle passion encore ! L’amour paternel, une passion affreuse ! Un amour ordinaire se satisfait, et s’use par conséquent ; une tendresse de père est insatiable, et surtout intolérable. Elle fera commettre à Votre Altesse des fautes que j’empêcherai, par la raison infiniment simple que j’ai le bonheur de ne pas être père, moi ; ce dont je me félicite tous les jours, en voyant le malheur ou la bêtise de ceux qui le sont.
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– Pourquoi donc est-ce toujours parmi ses ennemis, et jamais parmi ses serviteurs, qu’un prince rencontre des âmes de cette trempe ?
– Ah ! monseigneur, parce que la haine est une passion et que le dévouement n’est souvent qu’une bassesse ; [....]
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Ah! Dubois! ma fille cadette janséniste, ma fille aînée philosophe, mon fils unique théologien; je suis endiablé, Dubois! Ma parole d’honneur; si je ne me retenais, je ferai brûler tous ces êtres malfaisants.
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- Monseigneur, mon devoir est de vous désobéir.
- Eh bien ! Désobéissez-moi, mais laissez moi mentir à mon aise, sans avoir l'impertinence, pour me prouver que votre police est bien faite, de me faire remarquer que vous vous apercevez que je mens.
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