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Critique de DimitriCheval


Charlemagne dispose enfin d'une très bonne biographie, courte et efficace.

L'auteur, spécialiste aussi des mérovingiens, rappelle que ces derniers utilisaient des papyrus. Or cette matière se conserve mal, très mal, d'où le fait qu'on en sache peu sur cette dynastie, au point d'être ensuite accusée d'être des "rois fainéants", comme si l'absence de trace signifiait absence d'action. Mais les carolingiens, eux, dirigèrent à l'époque du parchemin : c'est plus cher, ils écrivent moins, mais leurs capitulaires se dégradent moins, pour le plus grand bonheur des historiens...

Pour ce qui est de Charlemagne à proprement parler, on découvre un usurpateur dont le pouvoir a longtemps été contesté, notamment en Aquitaine. Mais ses campagnes militaires, contre des membres de sa propre famille, puis à l'encontre d'autres peuples, les Saxons notamment, ont renforcé sa légitimité. Cela ne profita pas à ses successeurs : si le hasard à fait que Louis le pieux soit le seul à succéder à son illustre père, il n'a pas poursuivi les entreprises de conquêtes, et donc le moyen le plus sûr de gagner des richesses à redistribuer...

L'ambition religieuse de Charlemagne est aussi abordée. On lui doit notamment l'interdiction de l'incinération et la constitution d'une grande bibliothèque religieuse collectée par les plus grands savants européens de son époque. de là à parler d'une "renaissance carolingienne" il n'y a qu'un pas, que l'auteur ne franchit pas. À sa mort, Charlemagne voulait que ses livres soient vendus. Il n'a pas créé de grandes institutions pour conserver les savoirs. de façon plus générale il n'a pas beaucoup bâti : son plus grand projet, à part la modeste Aix-la-Chapelle, était un pont sur la Meuse. Au bout de quelques années de travaux, il fût détruit par des intempéries...

La dernière partie de l'ouvrage aborde la postérité du personnage. le sujet est vaste : sa barbe fleurie, son épée "Joyeuse", sa création de l'école, que des mythes dont l'auteur rapporte les origines. Ils en disent bien davantage sur l'époque de leurs inventions que sur Charlemagne lui même.

Bref, cette biographie est dans la bonne lignée de celle de sa collection PUF : excellente mais chère par rapport au nombre de pages.
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