Cette bataille que la tradition situe à Roncevaux - le lieu exact reste inconnu - posa un problème de communication politique. Il faut attendre 820 pour qu'Eginhard avoue une lourde défaite, sanctionnée par la mort du sénéchal, du comte du palais ainsi que d'un préfet de la marche de Bretagne nommé Roland. Au XIe siècle, cet obscur personnage tué par les Basques chrétiens deviendrait le neveu bien-aimé de l'empereur, un chevalier mourant contre les Sarrasins infidèles.
Charlemagne interdit l'incinération des défunts, considérant que, puisque c'était un usage saxon, c'était aussi une pratique païenne ; cette identification demeura dans la tradition catholique, alors que le christianisme primitif n'avait jamais considéré l'inhumation comme un rituel funéraire obligatoire.
Charlemagne, sous l'influence des lettrés de sa cour, considérait comme fautif le latin "mérovingien" des VI-VIIIe siècles, qui constituaient pourtant une évolution naturelle de la langue latine. Son entourage entreprit donc de réécrire les œuvres datant de cette époque. Ce retour à un latin devenu anachronique eut pour conséquence de rendre la prose des lettrés difficile à comprendre pour les gens du peuple. En tentant de sauver le latin, Charlemagne le transforma en langue morte mais il permit, bien involontairement, la naissance du français.