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3,5

sur 153 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un roman percutant ET dérangeant par son style froid et les thèmes abordés.
Deux personnages vont se télescoper dans ce récit : Camille, tout d'abord, jeune trentaine fraichement arrivée à Paris, dont l'avenir dans la publicité semble brillant et couronné de succès, et dont la beauté a toujours été un atout. Jusqu'à ce jeudi soir où alors qu'elle allait prendre le métro et rejoindre ses amis pour faire la fête, un homme l'agresse en lui jetant de l'acide au visage.
Le deuxième protagoniste est Julien, le plus souvent désigné par « l'homme », qui passe ses journées enfermé dans son appartement, refusant tout contact social et perdant toute notion de sociabilité, voire d'humanité, en surfant sur le darknet et en repoussant à chaque nouvelle vidéo regardée les limites de la violence physique, sexuelle et morale.
En ce qui concerne la manière d'écrire de l'auteur, les phrases sont courtes, surtout dans les parties consacrées à Julien, et de plus en plus à mesure que la violence augmente, enchainement bref de ses pensées, de ses émotions et de ses désirs. Pour Camille, c'est différent : longtemps alitée, les phrases reflètent l'errance de ses pensées, de ses souvenirs et de ses interrogations quant au futur.
J'ai trouvé la fin très sombre : il m'a semblé que la déshumanisation dont a été victime Camille l'a submergée et qu'elle se laisse elle aussi aspirée par cette spirale de violence, peut-être car elle aussi se retrouve en manque de liens sociaux.
Je me retrouve donc après cette lecture avec beaucoup de questions : l'utilisation du terme « homme » pour désigner Julien serait-il une manière de souligner un penchant pour la violence propre à un genre ? Ce sous-entendu ne se retrouve-t-il pas contredit par le dénouement ? Que penser de cette désocialisation qui semble volontaire pour Julien ? Et de celle subie par Camille ? Quelle part prend la violence dans notre société ? Et quelle importance portons-nous à l'apparence ?
Bref, en résumé, une excellente lecture et la découverte d'un auteur que j'aurai plaisir à suivre.
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Un roman noir de la rentrée littéraire que je souhaitais découvrir.

📗 Un premier livre vertigineux et très percutant.
J'ai frissonné, j'ai été horrifiée, interpellée, dérangée.
La plume est incisive, directe.
L'auteur nous pousse dans nos retranchements parfois extrêmes.
J'ai été surprise par la justesse des ressentis évoqués par Camille alors que l'auteur est masculin.

📙 Un roman choral où il y a deux personnages principaux.
* Camille qui parle à la première personne du singulier.
Elle nous convoque face à sa terrible souffrance, insupportable parfois.
Le lecteur est le témoin impuissant de sa colère, de sa rage, de sa douleur, à son incompréhension face à l'acte odieux dont elle est la victime.
* Julien " l'homme" dont le discours est à bla troisième personne du singulier est décrit comme un voyeur. Un voyeur dont la douleur de l'autre l'amène à jouir.
L'escalade de l'image toujours plus glauque sur le Darknet, la recherche du pire et la masturbation compulsive qui en découle.
L'enfermement qui se met en place et la déconnexion totale avec la réalité.

📘 Des sujets d'actualité traités sans filtres qui peuvent heurter.
Le pouvoir de l'image dans notre société, l'escalade dans les bas fonds, la reconstruction après un drame aussi terrible.
Le paroxysme de la noirceur humaine.
En France ces faits sont rares, au Bangladesh 2600 attaques en 1999 dont 80% sont des femmes mineures.

📚 Synopsis : Camille, jolie jeune femme ,voit sa vie basculer sur un quai de métro à Paris lorsqu'une personne lui jette de l'acide au visage.
Julien solitaire, enfermé dans son appartement surfe sur le Darknet.
Ces deux personnes seront amenés à se rencontrer.
Lien : https://tapageautourdespages..
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On aime ou en aime pas c'est clair, roman acheté de retour de vacances, peut-être pas la meilleure idée pour reprendre le boulot. Je me fends d'une critique cependant parce que j'ai envie d'écrire pour tenter de m'expliquer pourquoi j'ai été happé par ce livre.
Une femme qui se fait défigurer gratuitement sur un quai de métro, ok je connais, mais après l'improbable parallélisme, rapprochement, fascination avec un pauvre type, je ne m'y attendais pas.
Alors l'intrigue n'est pas un fait divers, encore que si c'est un fait divers, mais un fait divers qui nous place en première loge, en fait pour ce qui d'être en première loge rarement j'ai ressenti avec autant d'acuité ce que je lisais. Et puis le réveil de Camille, terrible. Ensuite Julien, paumé, englué et surtout décrit, non pas tant Julien, que ce que fait Julien de son oisiveté... Et là plongeon dans le gore, le trash, l'horrible, l'insoutenable.
Pour finir l'ensemble prend forme et la fin est une fin qui donne faim finalement mais qui m'a fait regretter d'avoir déjà fini.
Un premier roman, waouh, cela sent la maitrise totale, une plume d'une précision chirurgicale, des descriptions à couper le souffle, on y est, on a honte parfois de ce qu'on est en train de lire, c'est un saut dans un autre univers.
Finalement c'est ce que pour ma part j'attends de la littérature, me faire aller là où sans doute je n'aurai pas été seul.
Merci à V. Dumiot, pour ce premier roman et bravo.
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Acide, de Victor Dumiot, est un roman dérangeant. C'est un roman qui bouscule, et interroge, de manière très puissante, notre rapport aux images et à notre propre corps.
Avec une rentrée littéraire aussi tiède, il était temps qu'un roman sorte du mot. Acide, c'est le choc de la rentrée.
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