Le bout du tunnel

Je t’avoue cependant que ton baiser, à Monaco, je ne suis pas prêt de l’oublier. Et ce qui le rend encore plus beau, c’est que, même s’il était fait « pour la bonne cause », il traduisait les prémices d’un amour impossible. C’est pour ça qu’il était si beau.

En tout cas, j’étais certain d’une chose : pour contrôler tous les aspects d’un budget, il fallait tous les comprendre. Savoir ce que représentait une journée de travail, le coût unitaire de tel produit, les marges bénéficiaires, bref être en mesure d’analyser, décortiquer, justifier ou critiquer chaque ligne.

Je m’appelle David. J’ai quarante-deux ans. Je viens de divorcer et je suis donc fauché. Comme les blés.
Vous savez, le genre qui doit cumuler plusieurs emplois pour joindre les deux bouts.
Parce qu’une séparation, laissez-moi vous dire que ça met sur la paille.
Vous allez penser que je suis bucolique, à vous parler de blé, de paille. Que nenni ! Je suis tout ce qu’il y a de plus citadin et j’ai une sainte horreur de la campagne.

La chose qui comptait le plus pour moi à cet instant, c’était que je me sentais capable de tout, cette impression que rien ne m’était plus inaccessible. Le monde était à portée de ma main. Quoi qu’il arrive, ma vie ne serait plus jamais la même.

Le hasard fait bien les choses.

Il y avait des limites à jouer la comédie !

De nos jours, tout le monde cherche désespérément à se faire remarquer.

Les femmes sont étonnantes. J’aurais parié ma chemise qu’aucune n’était prête à laisser pourrir une situation comme un homme se plait à le faire. Comme quoi…

Quand une belle femme vient me parler et me proposer un petit déjeuner spécial, je ne vais pas faire la fine bouche, c’est humain !

La rapidité est effectivement capitale. C’est au moment où tu hésites que tu scelles ton destin. Tu vois une arme, tu fonces dessus. Chaque seconde de perdue augmente les risques que tu y passes.