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Critique de watercolorandbooksparis


Bonjour, retour de lecture sur l'essai psychanalytique de « tueurs en série sur le divan » des deux psychanalystes Jean-Benoît dumonteix et Jean-Baptiste agostoni aux Éditions Envolume.

J'avais beaucoup aimé « Gainsbourg sur le divan » dans la même collection « sur le divan », qui souhaite rendre une certaine forme de pensée accessible à tous.
Il ne s'agit pas d'un enieme livre sur les faits divers mais bien d'un essai sur le parcours et les ressorts psychologiques de ces tueurs en série. JB Dumonteix a pu par exemple interroger l'avocate d'un des tueurs en série du livre et recueillir des informations fascinantes.

On commence par Michel Fourniret, auteur de 7 meurtres de jeunes filles et femmes en France et en Belgique., incarcéré à Fresnes depuis sa condamnation à perpétuité en 2008.
Le décor est planté quand on lit « contrairement au névrosé, qui introjecte dans la douleur les interdits moraux et se fait un devoir de les respecter sous peine de faire flamber sa culpabilité, le pervers contourne cette injonction civilisationnelle. « 
« Le pervers se distingue du psychotique en ce sens qu'il accède au langage, à la loi et à la culture, mais qu'il les contourne ou les instrumentalise pour asseoir son pouvoir absolu ».
Son enfance torturée est évoquée, ses rapports avec les femmes et ses trois mariages.
« Celle-ci * avance que le crime n'est pas une invention chez Fourniret, mais bien un ratage, au sens où il correspondrait à une zone psychotique de son organisation mentale ».
* Francesca Biagi-Chai psychanalyste.
Cette phrase, parmi d'autres de l'essai, me partait primordiale comme piste de réflexion sur les pervers : « le double du pervers est bâti, non pas sur un refoulement, mais sur un déni massif de sa fragilité. Afin de tenir et de ne pas s'abîmer dans ses contradictions, il prend possession de l'autre ».

Ensuite on parle de Marcel Petiot,.« ou la psychose paranoïaque en temps de guerre », accusé en 1946 de 27 assassinats, et chez qui la perversion était déjà présente dans la petite enfance.
« Petiot est non seulement mégalomane, mais il présente aussi de nombreux traits pervers, ce qui l'autorise à jouer avec la Loi comme un chat jouerait avec une souris avant de la tuer ».

Le troisième tueur en série étudié est Guy Georges , né Guy Rampillon, tueur en série de l'est parisien.
Aujourd'hui détenu depuis vingt-deux ans à la prison de la Santé, Guy Georges a entamé une thérapie, et quand on le questionne sur ce choix de se soigner alors qu'il ne se considère pas malade, il répond : « c'est juste pour comprendre deux choses : pourquoi j'ai besoin de tuer et pourquoi ma mère m'a abandonné ? «  tout son destin semble se condenser dans ces questions insolubles.

Le quatrième, Thierry Paulin, « sorte de mélange entre Landru et Petiot, il s'agit d'un tueur en série qui a sevi dans les années 80 à Paris, sa cible de predilection ».


Cet essai est relativement abordable. L'écriture est fluide et le style accessible. Il m'a juste été un peu difficile à lire par moments compte-tenu de la noirceur et du caractère anxiogène du sujet. Il est très bien documenté, riche et passionnant.
Son format et son grammage sont par ailleurs très agréables.
Il est riche d'un travail de recherche à la fois historique, juridique, mais surtout psychologique.
J'ai beaucoup aimé les pistes de réflexion sur la perversion évoquées par un et b en fin d'ouvrage.
Je l'ai lu rapidement, alors que la quatrième de couverture n'avait pas attiré mon attention au premier abord.
C'est le troisième livre de cette collection que je lis, certainement pas le dernier !


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