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Critique de PhilippeCastellain


Pour nous, l'Egypte, c'est le Nil. le père de notre civilisation, serpentant paresseusement au milieu des champs qu'il nourrit de ses eaux et des ruines des Etats qu'il a fait naitre. C'est là que se dressent les temples majestueux, que s'entasse la gigantesque population égyptienne, que depuis cinq mille ans se nouent se dénouent les drames politiques. Et en dehors de cela ? le canal de Suez, corridor du commerce mondial, bien sûr. Et le désert… Un grand vide ? Non, pas tout à fait : dans l'immensité des ergs desséchés et des dunes de sables, on dit qu'ils se nicheraient quelques minuscules coins de paradis…

Des oasis, en Egypte, il y en a cinq principales. Depuis des millénaires, elles vivent à leur rythme, loin de la Vallée, tantôt soumise au pouvoir central, tantôt indépendantes. Leurs simples noms font rêver : Siwa, Farafra, Baharya… On imagine les petits villages bordés de palmeraies, au coeur d'un monde hostile… Un livre pour nous les faire explorer, elles et leur histoire si particulière. Elles auraient, dit-on, échappé à la conquête de l'Egypte par les Perses grâce à une tempête de sable qui ensevelit l'armée ennemie. Certains archéologues en cherchent encore les restes. Ce qui est sûr, c'est qu'on y trouve de splendides vestiges – tombes de hauts dignitaires des pharaons, forts romains, églises coptes, moquées, villages de briques crues…

On y découvre également la vie quotidienne. Isolées, elles avaient développé des coutumes qui leurs étaient propres. Fondamentalement agricoles, les oasis étaient auto-suffisantes, et même exportaient leurs fruits vers la Vallée. Tout dépendait de l'eau bien sûr ; et les systèmes de canalisations enterrées (les quana ou karez) qu'on trouve dans tout le Proche-Orient y jouaient un rôle important.

L'auteur évoque également le présent, et les perspectives d'avenir. La modernisation est en cours, avec ses avantages et ses inconvénients : les monuments sont restaurés, mais la population est en voie d'acculturation… Or des projets prévoient la création d'un canal du lac Nasser jusqu'aux oasis, pour rendre viables d'immenses zones de désert, et créer une sorte de « seconde vallée du Nil ». Que restera-t-il alors de ces petites zones si particulières ? L'avenir nous le dira…
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