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Critique de a_girl_from_earth


Ce récit, c'est celui de près de 10.000 km parcourus, quasi la distance de la moitié de la planète (!!), trajet généralement réalisé en 7 jours/6 nuits grâce au mythique Transsibérien, et que l'auteure aura pris le temps de faire en 4 mois en 2004, s'arrêtant ici et là.

Impressionnant, mais ce qui m'aura encore plus impressionnée, c'est qu'elle sait voyager léger, elle :
"Mon sac est léger, 6 kilos et demi. Il contient le minimum pour une promenade prolongée - une chemisette, un pantalon de rechange, un chandail, trois culottes, une paire de chaussettes, une carte du monde, deux cahiers et un jeu d'échec."
(perso, j'aurais rajouté un livre quand même - ou ma liseuse maintenant)


Un voyage fascinant, ceci dit, ce qui m'aura le plus marquée et que je retiendrai de son récit, ce sont ses rencontres avec les habitants du pays, chaleureux, généreux, joyeux, incarnant l'âme russe dans toute sa splendeur, mais aussi, une chaleur terrible l'été, des paysages à couper le souffle, la taïga, le lac Baïkal, des bruits, des odeurs, la vodka, bref, un foisonnement d'images et d'émotions.
J'ai aimé les rires et les partages autour de la nourriture au cours de ces rencontres, les cadeaux qui viennent du coeur, et cette réflexion d'un Russe pour définir ses compatriotes:
"Le peuple russe est un peuple simple, bon dans l'ensemble."


C'est vraiment ce que j'ai aimé dans ce livre, les gens, le facteur humain. C'est le genre de voyage qui me parle. Une obsession pour un pays, sans raison claire, un rêve de longue date qu'on réalise enfin, une aventure personnelle, des rencontres authentiques (voyage en 3è classe), le besoin de rencontrer l'autre, de l'échange, du contact avec cet autre qu'on ne reverra probablement plus, mais qui bouleverse toute une vie.
Le sentiment de faire partie de la même aventure humaine pour le bref espace de temps que l'on passe sur Terre, le sentiment de toucher à l'essentiel.
Pour le lecteur, la sensation d'avoir partagé aussi la vie de ces gens l'espace d'une lecture, d'avoir vécu ce voyage par procuration, une très belle expérience de lecture, l'envie de la concrétiser.


J'ai aimé la façon dont Géraldine Dunbar rendait compte de son voyage et de son expérience, dans un style simple, claire, qui traduit bien ses émotions, et duquel pointait l'humour par moment. J'ai été touchée à plusieurs reprises par ses rencontres (je crois que je me répète un peu à ce sujet, non? ), la curiosité et l'étonnement des gens du fin fond de la Sibérie qui rencontrent une vraie Française, leur ravissement car eux-mêmes ne peuvent se déplacer aussi "facilement" pour nous rendre visite.
J'ai aimé la sincérité et la simplicité de sa démarche, la clarté de ses descriptions, des lieux, des gens, et cette question qui la taraude: quel est pour eux le plus important dans la vie?
J'ai été particulièrement frappée par cette expression récurrente chez ces gens qui ont visiblement des difficultés financières au quotidien et qui, au lieu de se lamenter, disent simplement: "Nous vivons." Un peu façon "C'est la vie."


Ce que j'ai trouvé intéressant aussi, c'est ses impressions de la Russie dix ans après son premier séjour, ses réflexions et ses observations sur l'évolution sociale et économique du pays, le développement de nombreuses villes devenues de grands centres industriels en Sibérie, la modernisation et l'occidentalisation de Moscou avec ses galeries commerciales et ses entreprises, l'émergence des nouveaux riches moscovites qui préfèrent oublier le passé, tandis qu'en Sibérie, la population est majoritairement pauvre et nostalgique du passé.
Un témoignage vraiment instructif sur ce point.
Lien : http://lecture-sans-frontier..
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