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Critique de Christian-Estevez


Avec « L'arrangement », la scénariste à succès de séries télévisées parlant généralement des couples riches et branchés, et de leurs vies « made in USA », démontre que son succès dans ce genre d'histoires n'est pas usurpé. Croquant très bien les histoires (stéréotypées) de ces blancs qui mènent des vies ennuyeuses à force de réussites faciles, l'auteure sait trouver le ton juste dans les dialogues, dans le rythme de son écriture et le mouvement de son récit.

Ponctuant chaque début de chapitre d'un propos – d'une idée -, tenu par le célèbre drag queen Constance Warely, connu pour ses idées « hors normes » (dans le sens premier du terme) du couple, de l'amour, du sexe, etc..., Sarah Dunn nous propose donc, par l'entremise de cette histoire, dans les méandres de la véritable obsession à « réussir sa vie de famille », qui, hélas, hante de plus en plus d'individus dans la société occidentale.

Voilà pourquoi nous restons très loin du récit érotique, sulfureux par ses descriptions, et libertin par son esprit. Bien au contraire, c'est, pour l'auteure, surtout l'occasion de mettre en exergue tout le «bien » qu'est le fait d'être marier, avec enfant, maison, voiture, chien, et autres... le fait de montrer un certain nombre d'autres couples qui tourne autour de celui de Lucy et Owen, permet, bien sûr, de montrer la complexité des relations humaines et de l'amour lui-même. Mais, à bien y regarder, c'est bel et bien pour faire l'apologie de la « petite vie bien rangée » que l'auteure agit ainsi – même si tous ces couples secondaires sont très bien ciselés par Sarah Dunn, qui leur donne une véritable dimension, qui leur donne véritablement une consistance, un « corps ».

On notera, aussi, le fait que, en second plan, l'auteure nous présente aussi un autre sujet qu'est ce que nous pourrions appeler « l'injustice du statut dû au genre », avec le déterminisme des tâches domestiques, de l'éducation des enfants (ici, le couple est parent d'un enfant autiste).

Un roman agréable à lire, donc, mais dont un esprit libre et non conventionnel comme le notre aurait aimé un traitement moins dans la « moraline ».

Note : 4/6 étoiles


(Critique disponible dans le dossier spécial grande rentrée littéraire 2019 - partie 2/2, du numéro d'octobre 2019 de "FemmeS du Monde magazine)
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