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Critique de Notos


Mythe Fondateur

Imaginez un monde, à la croisée du fantastique et de la fantasy… Imaginez-lui une silhouette d'épopée médiévale, des airs de romance, et une allure de conte allégorique. Vous y êtes ? Vous venez de faire vos premiers pas au Pays des Elfes, tel que le décrit Dunsany dans ce livre.

Ancêtre de la fantasy actuelle publié en 1924, bien avant le Seigneur des anneaux et les grandes sagas des Royaumes Oubliés, la Fille du Roi des Elfes dessine d'une plume légère les contours de ce genre devenu aujourd'hui populaire, sans pour autant en éprouver les limites. La magie n'y est pas omniprésente, elle fait l'objet d'une quête faite d'errances et de doutes, les combats et aventures tiennent plus de l'ordre du rite que la bataille sanglante, et les personnages sont moins héroïques que symboliques…

Ce qui fait la beauté de ce récit, ce n'est pas la perfection de son genre : au contraire, ce sont tous les prémices inspirés que l'on y sent en devenir et qui forment cette écriture presque naïve propre à tous les mythes fondateurs. La Fille du Roi des Elfes n'est pas le roman de fantasy absolu, mais c'est celui qui leur ouvrira la voie à tous.

Si l'on retrouve les grandes lignes du style de Dunsany dans ce livre, notamment les épithètes et les descriptions oniriques, on découvrira aussi un style plus simple et plus aéré que celui des contes qui ont fait la renommée de l'auteur dans la décennie précédant la publication de ce livre.
On a déjà affaire ici à une oeuvre de la maturité, dont le format, un roman, nécessitait une lecture plus fluide qu'auparavant : Dunsany révèle ici sa grande maîtrise littéraire, derrière un esprit fécond et une imagination à la richesse presque légendaire.

Amateurs de fantasy ou simples lecteurs fatigués, cet ouvrage vous portera aux confins de nos contrées familières : libre à vous, ensuite, de choisir de quelle côté de la frontière vous resterez.
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