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Critique de paroles


Ce livre retrace les dernières années de la vie de Courbet. Celles où il se mêle de politique, où il rêve de la Commune, où il y prend part. Celles qu'il croit pouvoir changer car il croit en l'homme, il croit au partage, il croit au socialisme...
Mais il oublie qui il est est au plus profond de lui, un pacifique, un tendre qui n'aime ni les combats, ni les tueries, ni les morts inutiles. Et ce qu'il voit des hommes lui fait mal, lui fait peur et le fait reculer. Il n'en veut plus de cette Commune, il n'en veut plus de se pouvoir, il n'en veut plus de cette colonne Vendôme et de sa statue de Napoléon le sanguinaire. Il faut la détruire ! Mais est-ce bien lui qui a prononcé ces mots-là ou les a-t'il repris de quelqu'un d'autre ? Voilà qu'on les lui attribue. Et de ça non plus, il n'en veut plus. Lui, ce qu'il veut c'est qu'on le laisse tranquille, qu'on le laisse avec Adèle. C'est elle qu'il aime en ce moment. C'est avec elle qu'il se promène dans Paris en effervescence. C'est avec elle qu'il boit, beaucoup, beaucoup trop. Non, non, il faut qu'il laisse la politique aux autres, il faut qu'il se remette à peindre. Mais trop tard ! On l'a vu, on l'a entendu. La Commune, ce rêve, n'a pas pris. le voilà maintenant accusé, emprisonné, condamné. En prison ! Lui ! Mais on n'a pas compris. Il ne voulait pas faire de mal. Il croyait...
6 mois de prison, il s'en sort bien, d'autres ont été condamnés. Mais quand il est libéré ce n'est plus Courbet qui sort. C'est quelqu'un d'autre. Pendant 6 mois, la vie a continué sans lui. On lui a pris ses tableaux, on l'a volé. Adèle, sa soeur Zoé ? Il ne sait pas, il ne sait plus. Qui croire ? On lui demande de rembourser la destruction de la colonne. Cette fichue colonne. Avec quel argent ? Il n'en a pas, il n'en a plus. Alors il fuit. Il s'enfuit. Il s'exile. La Suisse sera sa nouvelle patrie. Ô il peindra bien encore quelques toiles, des fruits, des poissons, des paysages mais il a perdu sa flamme, cette petite flamme qui lui avait permis de briller plus fort que les autres peintres, celle qui lui avait permis d'atteindre des sommets comme "L'enterrement à Ornans" qui avait été refusé au Salon car ses proportions étaient hors norme, ou encore d'avoir osé peindre "l'origine du monde". Jamais plus, il n'avait réussi à égaler son art...

J'ai adoré et dévoré ce livre. J'ai vécu avec Courbet. le gros Courbet dont l'oeil s'égayait à la vision d'une jolie fille et qui perdait aussitôt ses repères parce qu'il était amoureux. Amoureux, il l'était aussi de la vie, du bon vin, de la bonne chère. Francois Dupeyron a su magnifiquement donner vie à ce bon vivant, excessif dans son art comme dans la vie. Excessif pour l'époque car il ne voulait pas suivre les codes des salons de peinture où ses toiles (dont les dimensions ne correspondaient pas à celles imposées) étaient refusées. Mais les amateurs étaient là et il vendait quand même. Son nom était connu, recherché.
Un beau portrait vivant d'un grand peintre dont j'ai pu apprécier les oeuvres au musée de Montpellier il y a quelques années. Un beau souvenir.
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