AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Ileauxtresors


La rencontre des mots de George Orwell et du pinceau de Quentin Gréban est sublimée (comme toujours chez cet éditeur) par un objet-livre splendide – format majestueux, couverture épaisse, papier brillant.

Le support du grand album illustré met à hauteur d'enfant (mais pas que !) le texte intégral de la plus décapante des fables politiques. L'histoire a toutes les chances de les captiver même s'ils n'ont pas encore l'âge de reconnaître Lénine, Staline, Trotski ou Molotov sous leurs traits animaux ou de faire le parallèle avec l'histoire soviétique : le décor de la ferme, la forme du récit animalier et les thèmes de la révolte contre l'injustice, du partage et du pouvoir leur parleront d'autant plus naturellement que l'ensemble s'incarne ici grâce aux illustrations, déployées sur d'immersives doubles-pages ou en appoint du texte. Elles plantent superbement le décor verdoyant de la ferme du manoir et figurent les personnages animaux de manière très expressive : harassés par le joug du fermier, galvanisés par la révolte, déterminés à construire un ordre nouveau, brisés par le tour terrible que prend l'expérience autogestionnaire…

Les aquarelles naviguent entre un univers idyllique et vintage servi par une palette de couleurs généreuse et le registre de la caricature déjà présent dans le texte d'Orwell. J'étais d'ailleurs extrêmement curieuse de voir comment l'illustrateur se dépêtrerait de l'incroyable dénouement de l'histoire ; et bien, son final est magistral et ébouriffant.

Mes moussaillons ont été fascinés et interloqués : comment s'expliquer que les animaux à peine émancipés de l'oppression des hommes se soumettent si facilement à celle des leurs ? À quel moment l'utopie vrille-t-elle ? L'occasion de revenir en famille sur l'histoire de l'URSS et d'autres révolutions dévoyées, puisqu'à l'évidence, le propos d'Orwell dépasse la seule critique du régime de Staline pour nous parler de dérives plus générales.

Une entrée de choix dans un classique incontournable, à dévorer quasiment de 7 à 77 ans !
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
Commenter  J’apprécie          5110



Ont apprécié cette critique (48)voir plus




{* *}