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Citations sur Derrière son double - Spectreuses (9)

                  JOURNAL (3)


Extrait 3

  Et les figures de la mer sont des signes gravés à la ressem-
blance des rides de la roche de chair qui, frappée de partout,
tend une pointe mouillée de sang pour le baiser du vainqueur.
  Adieux ! Ce qui adviendra s'inscrira dans le journal suivant.
  Mais l'air reste sombre, de la couleur d'un horizon rattrapé
par la nuit.

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                  JOURNAL (3)


Extrait 1
  Je vis, par delà les nuages gonflés de poudre de plomb, le
vent manger la face de mon étoile ; je vis les étoiles s'écraser
contre les nuages en une seule tache débordant de la vue ; je
vis les étoiles sombrer dans le rouge cru comme le bouillonne-
ment liquide d'une plaie au ventre brisé de l'éclair…
  Et cela seul aurait suffi.
  Pourtant :
  De ma main, de ma main droite, déchirée en trois, des
oiseaux silencieux sortirent, qui me percèrent la face, creusant
jusqu'au point H de mon corps où je ne me connaissais pas
encore.
     (J'espère continuer et arriver quelque part,
     mais notre petite troupe s'est enlisée dans
     une tourbe verte et grise dont
     l'aspect est celui de la mort visible.)
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                  JOURNAL (2)


  … Un coup de tête fit disparaître en moi les traces de cette
nouvelle saison de l'éternité.
  Et déjà… Et déjà… Une joue faisait gonfler un vent inusité.
Et mon ventre ridé contenait à lui seul 700 à 800 millions
d'années dont aucune peine capitale n'aurait jamais la fin.
  Et quand tout fut consommé… consommé…

  Alors le corps éclata derrière les vitres rouges, n'attendant
plus l'aube qui doit renouveler la teinte de mort verdie où la
mer trempe ses silences.
  Un oiseau revenu de très loin aborda la côte inconnue dont
le phare est à la pointe du soleil.

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                  JOURNAL (1)


Extrait 4

  …Et, les portes s'étant bloquées sur un bruit de cadenas qu'on
ferme, Tout nous quittait, Tout nous laissait choir en ce lieu
où je n'étais rien, où Rien n'était rien, où nous étions personne et
où l'absent était nous-même au fond de moi.
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JOURNAL


 … Partis un matin de cette cité dont aucun n'aurait su dire le
nom, laquelle, pour cette raison, n'en a point…
 De l'univers tronqué nous eûmes, d'abord, la vision schémati-
que d'un globe paré pour la scène capitale ;
 C'est-à-dire : la bosse d'un bol vide était renversée sur le crâne
d'une femme sans tête.
 À terre, quand nous embarquâmes : la femme-coupée-en-mor-
ceaux, celle qui nous accompagnait, vit, sous les pieds de Mon-
sieur Dieu, un pont de navire adhérant au sol comme un membre.
 D'une chevelure noire nous retînmes, un instant, la significa-
tion d'un paysage nègre ; de la nuit, l'obscurité qui prit un virage
sur l'aile des corbeaux au nid ; d'une robe de deuil, la couleur
d'une mer entrée dans une bouteille d'encre de Chine.
 Une ombre chinoise, de rien.
 Une tête rase, un raz de marée.
 Une main, de la manne, etc…
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                  JOURNAL (3)


Extrait 2

  … Un monde maintenant finit dans le chaos. Maintenant,
j'entends un monde s'ouvrir du centre dans l'entassement des
corps, un monde où m'apparut, rouge comme l'hallucination de
la fin, un visage meurtri depuis la grande Bataille des jours et
des nuits et qui, pour cette raison, ouvre en dedans des yeux
noirs et clairs, un visage où se forme, malgré la couleur des
yeux, le premier regard d'amour de la Fleur Noire.
     (Elle est noire comme l'appel sans timbre des loups de
     cauchemar après l'horizontal écroulement de la montagne,
     derrière nous.)
...
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                   JOURNAL (1)


Extrait 5

  Le Lieu de l'Épaisseur avait la forme d'une pyramide sans
face latérale et j'errais sous cette voûte dont le centre était un
creux à l'intérieur du vide plein. Tout le monde s'éteignit avec
l'ampoule victime d'une coupure de courant, après le dernier
miaulement d'un chat changé en puce.
  …Le chatpuce était une bête taillée en griffes avec un châle
sur le dos lorsqu'il sautait quelquefois.
  La fois où nous vîmes un chasseur à cheval sur une puce
viser dans le temps la boule blanche prise aux ailes d'un cygne…
la foi était ce qui n'était pas là. Le foisonnement du gibier nous
suivait.
  Et le chasseur pour tirer s'agenouilla.
  Devant cela je me mis à ma poursuite.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
  Il nous fallut longtemps pour découvrir qu'un ombre de sang,
contenue dans les yeux d'une statue de sel, avait la couleur du
sable du sablier.

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                  JOURNAL (1)


Extrait 3

  — C'est alors qu'une réponse nous parvint, dont le rapport
toutefois ne fut pas saisi.
   « Trois coups de barre sur le tambour, et c'est l'ancien
théâtre que l'on retrouve :
  Un paysage qui vous arrive d'en bas…
  L'éclairage était plus sombre que le coup d'aile du corbeau
dans une pyramide de feuilles mortes ; des avalanches, muettes
comme la face pétrifiée, et la neige suivront la rampe du vent
jusqu'à point X dans l'infini.
  Blanc, le jour laissera s'accrocher aux épaules des tremble-
ments de vieillesse.
  Une chevelure noire éteindra tout.
  Cependant, à travers l'espace pailleté de la grêle des étoiles-
clous, une fusée frappera la Face-Blanche dans le choc d'un
mur fendu.
  Un corbeau fantastique jaillira, tout rouge, d'une blessure du
soleil couchant, venant du Nord, après le dernier salut au dra-
peau de la Mort mis en berne.
  Drapeau de mort, couleur d'incolore, calmé soudain à la
hampe de l'éternité.
  À ce moment alors et précipité de la hauteur de son socle,
monsieur H coupera les airs comme une branche de l'orage
menant la foudre. »
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                  JOURNAL (1)


Extrait 2

  … Partis un matin de cette cité dont aucun n'aurait su dire le
nom, laquelle , pour cette raison, n'en a point…
[…]

  …Le vaisseau noir croisait des voiles dans la nuit ; quelqu'un
se demandait : « Vers quel lointain entraîne-t-il son Christ, le
vaisseau-croix ? »
  Le ciel était un rideau peint tiré devant la scène… cependant
qu'un grand jour trouble nous jetait un coup de sonde comme
pour un souterrain en soit mesuré… Un grand souffle de
machine… Un grand souffle de machine… La ralentie… devant
soi, mortellement devant la fuite de soi ; qu'est-ce qui venait ?
qu'est-ce qu'on nous demandait, par le hublot, le sens désespéré du
mot : Arrêt ?
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