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EAN : 978B0000DQWEM
Soleil Noir, 1964. (30/11/-1)
4/5   1 notes
Résumé :
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
        Quel étrange et fascinant ballet de mots.
Sommes ici dans la chambre ombre noire de l'esprit,
dans la rupture du ronronnement poétique et dans
l'annulation de Tout et du Rien superflus.
J'imagine sa courte vie (parti si rapidement à 29ans)
en forme d'énorme point d'interroxclamention ??!!

Quelques réflexions attestent de sa vision fantastiquement
Fleur Noire du monde et de l'éternité :

   " Mais l'air reste sombre, de la couleur d'un horizon rattrapé
par la nuit...

   " Un monde maintenant finit dans le chaos...

   " …la grande Bataille des jours et des nuits et qui, pour cette raison,
ouvre en dedans des yeux noirs et clairs, un visage où se forme,
malgré la couleur des yeux, le premier regard d'amour de la Fleur Noire.

   " Je vis, par delà les nuages gonflés de poudre de plomb, le
vent manger la face de mon étoile...

   " Un coup de tête fit disparaître en moi les traces de cette
nouvelle saison de l'éternité.

   " le Lieu de l'Épaisseur avait la forme d'une pyramide sans
face latérale et j'errais sous cette voûte dont le centre était un
creux à l'intérieur du vide plein.

   " Un corbeau fantastique jaillira, tout rouge, d'une blessure du
soleil couchant, venant du Nord, après le dernier salut au dra-
peau de la Mort mis en berne.

Dans solution H, il réfléchit à haute et profonde voix :

   " Il n'y a plus de ciel, plus de soleil, plus de nuit, disait
une voix, plus de lumière et les fenêtres ressemblent à des
bouches cousues, noires mais sans dents ;
… plus de ciel à boire, plus de sol sous tes pieds et le toit de chez
soi s'ouvrira comme une main vide ou un sac sans fermeture
qui perd en l'air ses richesses sans existence.

Et la voix devenue murmure, ma bouche, "fendue en quatre
lèvres blanches " poursuit :

   " Dans la lumière absolue, j'au reconnu l'obscurité absolue…

   "L'eau-du-vent deviendra blanche comme le papillottement
des yeux visités d'un sommeil de neige…

   … Alors le jour entra en terre comme dans une gare ; les
gares-du-Jour et les gares-de-la-Nuit se confondirent dans les
débris sonores d'un train en marche et la marche des trains
imita dans ses roues l'accent incohérent d'une phrase répétée
cent fois par les secousses du vent et la mise en lumière dans les
lingeries d'un feu, phrase dont nous ne retînmes qu'un mot
(reconnu le plus solide ) : ÉTERNITÉ.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
                  JOURNAL (3)


Extrait 1
  Je vis, par delà les nuages gonflés de poudre de plomb, le
vent manger la face de mon étoile ; je vis les étoiles s'écraser
contre les nuages en une seule tache débordant de la vue ; je
vis les étoiles sombrer dans le rouge cru comme le bouillonne-
ment liquide d'une plaie au ventre brisé de l'éclair…
  Et cela seul aurait suffi.
  Pourtant :
  De ma main, de ma main droite, déchirée en trois, des
oiseaux silencieux sortirent, qui me percèrent la face, creusant
jusqu'au point H de mon corps où je ne me connaissais pas
encore.
     (J'espère continuer et arriver quelque part,
     mais notre petite troupe s'est enlisée dans
     une tourbe verte et grise dont
     l'aspect est celui de la mort visible.)
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JOURNAL


 … Partis un matin de cette cité dont aucun n'aurait su dire le
nom, laquelle, pour cette raison, n'en a point…
 De l'univers tronqué nous eûmes, d'abord, la vision schémati-
que d'un globe paré pour la scène capitale ;
 C'est-à-dire : la bosse d'un bol vide était renversée sur le crâne
d'une femme sans tête.
 À terre, quand nous embarquâmes : la femme-coupée-en-mor-
ceaux, celle qui nous accompagnait, vit, sous les pieds de Mon-
sieur Dieu, un pont de navire adhérant au sol comme un membre.
 D'une chevelure noire nous retînmes, un instant, la significa-
tion d'un paysage nègre ; de la nuit, l'obscurité qui prit un virage
sur l'aile des corbeaux au nid ; d'une robe de deuil, la couleur
d'une mer entrée dans une bouteille d'encre de Chine.
 Une ombre chinoise, de rien.
 Une tête rase, un raz de marée.
 Une main, de la manne, etc…
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                  JOURNAL (2)


  … Un coup de tête fit disparaître en moi les traces de cette
nouvelle saison de l'éternité.
  Et déjà… Et déjà… Une joue faisait gonfler un vent inusité.
Et mon ventre ridé contenait à lui seul 700 à 800 millions
d'années dont aucune peine capitale n'aurait jamais la fin.
  Et quand tout fut consommé… consommé…

  Alors le corps éclata derrière les vitres rouges, n'attendant
plus l'aube qui doit renouveler la teinte de mort verdie où la
mer trempe ses silences.
  Un oiseau revenu de très loin aborda la côte inconnue dont
le phare est à la pointe du soleil.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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                  JOURNAL (1)


Extrait 3

  — C'est alors qu'une réponse nous parvint, dont le rapport
toutefois ne fut pas saisi.
   « Trois coups de barre sur le tambour, et c'est l'ancien
théâtre que l'on retrouve :
  Un paysage qui vous arrive d'en bas…
  L'éclairage était plus sombre que le coup d'aile du corbeau
dans une pyramide de feuilles mortes ; des avalanches, muettes
comme la face pétrifiée, et la neige suivront la rampe du vent
jusqu'à point X dans l'infini.
  Blanc, le jour laissera s'accrocher aux épaules des tremble-
ments de vieillesse.
  Une chevelure noire éteindra tout.
  Cependant, à travers l'espace pailleté de la grêle des étoiles-
clous, une fusée frappera la Face-Blanche dans le choc d'un
mur fendu.
  Un corbeau fantastique jaillira, tout rouge, d'une blessure du
soleil couchant, venant du Nord, après le dernier salut au dra-
peau de la Mort mis en berne.
  Drapeau de mort, couleur d'incolore, calmé soudain à la
hampe de l'éternité.
  À ce moment alors et précipité de la hauteur de son socle,
monsieur H coupera les airs comme une branche de l'orage
menant la foudre. »
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                   JOURNAL (1)


Extrait 5

  Le Lieu de l'Épaisseur avait la forme d'une pyramide sans
face latérale et j'errais sous cette voûte dont le centre était un
creux à l'intérieur du vide plein. Tout le monde s'éteignit avec
l'ampoule victime d'une coupure de courant, après le dernier
miaulement d'un chat changé en puce.
  …Le chatpuce était une bête taillée en griffes avec un châle
sur le dos lorsqu'il sautait quelquefois.
  La fois où nous vîmes un chasseur à cheval sur une puce
viser dans le temps la boule blanche prise aux ailes d'un cygne…
la foi était ce qui n'était pas là. Le foisonnement du gibier nous
suivait.
  Et le chasseur pour tirer s'agenouilla.
  Devant cela je me mis à ma poursuite.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
  Il nous fallut longtemps pour découvrir qu'un ombre de sang,
contenue dans les yeux d'une statue de sel, avait la couleur du
sable du sablier.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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