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Critique de clintisgood2


Ce roman, c'est d'abord l'histoire d'une amitié qui bafoue les codes sociétaux des années 70.
A cette époque, un riche et un pauvre, quel que soit leur âge, n'étaient pas sensés partager quoi que ce soit, encore moins leurs secrets les plus sombres.
Pourtant, sous la plume diabolique de l'auteur, ils vont non seulement bousculer toutes les règles pendant 30 ans mais également les transgresser, révélant une perversité qui ira jusqu'au meurtre et à la trahison.
Le lecteur assiste au fil des pages à une véritable mise à mort de cette amitié, orchestrée avec une incroyable noirceur par les deux protagonistes qui s'engouffrent dans des procédures criminelles parfaitement expliquées par l'auteur (lequel est, tout de même, major instructeur dans la Police).

Ce roman, grâce aux origines de l'auteur, c'est aussi une peinture extrêmement fidèle et détaillée de la lutte des classes dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais dans les années 70.
Un lieu et une époque où les riches et les pauvres ne se regardaient que de loin (de chaque côté d'un terril) et où le choix d'une vie se résumait à avoir du pouvoir ou devoir le subir.

Ce roman, c'est, enfin, une chronique extrêmement fine dans sa transposition d'une affaire criminelle qui avait stigmatisé la haine entre la classe bourgeoise accusée du meurtre et la classe populaire dont était issue la jeune victime.
On retrouve dans ce texte toute la violence qui avait explosé à cette époque pour critiquer le fonctionnement de la justice. On y voit également l'émergence des media, véritable 4ème pouvoir balbutiant, avec les premières interviews locales.

En toute logique, je me suis délectée de ce roman à la noirceur charbonneuse, de son style sans fioriture et de son écriture dépouillée et riche à la fois.
Il a reçu en 2016 le prix « Sang pour Sang Polar » au salon du livre de Franqueville Saint Pierre.
Je vous le conseille vivement ainsi que les trois précédents et Devoir de mémoire, paru chez le même éditeur en juin 2017.

« Les hypocrites les plus doux sont les plus redoutables.
Les masques de velours sont toujours noirs. » Victor Hugo
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