Bonjour à toutes et à tous…
Eric Dupuis, tel un machiavélique et manipulateur prestidigitateur, nous a concocté un vrai Polar noir complètement à part…
J'ouvre le roman. Premier chapitre.
1979. le terril.
J'inspire un bon coup, je prends mon élan.
Je plonge !
“Deux enfants de six ans s'amusent en grimpant l'un derrière l'autre sur le terril surplombant leur village. Au premier coup d'oeil, on pouvait se rendre compte que ces deux gamins n'était pas du même monde…”
Dès le début du roman je sais.
Je sais, que je vais prendre un réel plaisir…
Je sais, que je vais être emporté !
Mais ce que je ne savais pas, c'est qu'en plus d'un style d'écriture sensible et franc, Eric allait se jouer de moi, de rebondissements en rebondissements jusqu'à la dernière ligne et là, je tire mon chapeau sur ce final incroyable…
Excellent, suspense et retournements de situation, tout y passe.
Qui est qui ?
Pourquoi ?
Personnages borderlines,
Pédophilies,
Meurtres d'enfants…
Eric Dupuis nous fait aussi un portrait très pointu de la grisaille et de la misère sociale de sa région du “Nord-Pas-de-Calais”, le bassin minier, les corons, la fermeture des mines…
On sent un travail documenté et précis qui sonne très juste.
Tout le roman tourne autour d'une histoire d'amitié entre des codes différents.
Un riche et un pauvre.
Jusqu'où seront-ils prêt à aller l'un et l'autre, pour éluder tous types de trahisons, ignorer la guerre entre les classes sociales afin de conserver une amitié qui défie toutes les règles.
Avec ce roman, le premier que je lis de l'auteur,
Eric Dupuis confirme encore une fois que le fait de travailler dans la Police n'empêche pas de pouvoir être un très bon auteur…
Merci Eric pour ce grand plaisir de lecture !
Je vous le conseille vivement !
...
Extrait :
“Deux enfants de six ans s'amusent en grimpant l'un derrière l'autre sur le terril surplombant leur village. Au premier coup d'oeil, on pouvait se rendre compte que ces deux gamins n'était pas du même monde. En tête, le fils de Polonais, Iwan Kaczmarek, habillé comme un “loqueteux”, chemise aussi décousue et rapiécée que son pantalon à l'ourlet maintes fois réajusté, agitait un long morceau de bois, suivi de près par
François-Xavier de Montjarrieux, un gosse de riche, comme on disait dans la région. Guindé tel un prince, il arborait une superbe épée de chevalier en plastique. Iwan, prédisposé aux activités sportives, savait, avant même de donner le signal, qu'une fois deux plus, il arriverait en haut le premier. Pourtant, il laissait sa chance à son ami en ralentissant l'allure. le temps qu'il regagne du terrain, il accélérait juste la distance nécessaire pour lever les bras au sommet en guise de victoire. Comme d'habitude, le noir de charbon recouvrait le bas de leurs jambes, avec ce sol meuble, composé de schistes, où chacun de leurs pas s'enfonçait et laissait échapper des nuages de poussière nocive.”