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Critique de Noctenbule


Il n'est pas conseillé d'enchaîner "Monet - Nomade de la lumière" d'Efa et Salva Rubio avec "Les grands peintres - Van Gogh" de Michel Durand. Les approches sont radicalement opposées. La comparaison permet de prouver qu'il existe plus d'une façon de raconter une vie aussi bien dans le fond que la forme. On viendrait à se demande ce que pourrait rendre si on demandait aux artistes de changer de peintre. Les récits de vie restent toujours des exercices très complexes. Michel Durand choisit d'être dans un style semi-réaliste avec l'omniprésence des couleurs. Ces dernières sont réalisées par Alexandre Boucq qui a laissé sa palette explosée pour proposer des teintes abruptes, voyantes et criardes. Quand on parle de van Gogh, on pense couleurs vives et vivantes. Bien qu'elles se soient ternis avec le temps, il n'est guère difficile d'imaginer leur impact visuel sur le regardant. Par contre, ici tout est en aplat contrairement à Vincent qui aimait la touche visible et dense. Néanmoins, on peut comprendre le choix puisque c'est inspiré d'une démarche créative et non à la manière de.

Il faut s'habituer à la représentation des personnages qui se rapprochent parfois d'insectes. Et à des libertés comme le fait que Vincent aurait couché avec sa belle-soeur. Surtout que c'est grâce à son travail et à sa détermination que l'on connaît les toiles de van Gogh et sa relation avec son frère Théo dans le monde entier. Ce n'était pas juste une pauvre épouse simplette et soumise. Mais si l'on ne connaît la "vraie" histoire du peintre, difficile de distinguer le vrai du faux. C'est pour cela que l'on trouve un dossier explicatif à la fin réalisé par Dimitri Joannidès. On peut s'interroger sur pourquoi ce n'est pas le scénariste qui le propose. Cela aurait pu être une forme de bilan de ces recherches pour la production de la bd.

On prend son temps pour lire et bien comprendre le sens de certaines images. A des moments, on s'arrête car on observe la référence à des toiles réalisées. C'est toujours très ingénieux d'intégrer des réalisations pour ancrer dans le réalisme. Néanmoins, il aurait été pédagogique de mettre en parallèle avec les vrais toiles dans un dossier à la fin pour recontextualisé. Si on ne connaît rien à l'artiste, on sort avec pas grand chose. Surtout que l'on est dans une collection chez Glénat qui se nomme "Les Grands Peintres". On aurait pu croire qu'il y avait une démarche d'enseignement derrière. D'autres bd comme celles de Catherine Meurisse vont plus loin qu'un simple divertissement pour enfant. Malheureusement, nous n'avons pas d'information sur l'objectif de la collection. Il est possible que cela soit une extrapolation d'une volonté. Pourquoi n'aurait on pas le droit de s'amuser d'un artiste? Qui l'interdit? Pourquoi tout doit être autour de l'instruction? Au final, la lecture s'avère un peu complexe, pas si divertissante et drôle. Bien que les couleurs nous donnent du peps, il manque quelque chose qui rend Vincent attachant. La folie est bien retranscrite ainsi que sa malhonnêteté, son hypocrisie et sa méchanceté . Peut-on réduire une production à la folie d'un homme incompris à son époque? N'est-ce pas un le lot de la plus part des créatifs?
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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