La douleur

C'est un recueil de Marguerite Duras, dont chaque texte qui le compose est introduit par un avertissement destiné à déclarer son statut de témoignage ou de fiction. Tous situent leur récit à Paris, sous l'Occupation, et au moment de la Libération.

Le texte qui donne son titre au livre, « La Douleur », est sans doute celui qui m'a le plus parlé. D'abord par ce pacte de lecture ambigu, où Duras explique avoir retrouvé le journal contenant ces mots par hasard, et n'avoir plus souvenir de les avoir écrit. Mais on comprend vite qu'il s'agit d'un journal écrit a posteriori des faits qu'il relate, et qu'il raconte donc plus qu'il ne rapporte, avec une perspective poétique et une écriture de soi retravaillée.

Ce texte est dédié à l'attente puis au retour de Robert Antelme son mari. C'est un texte poignant où la douleur devient la raison d'être du sujet. Douleur qui est l'expression de l'attente. Attente où plus Robert l'est absent, plus il est aimé. Et dont la présence in fine, lorsqu'il revient des camps de concentration, est une épreuve immense. Douleur du peuple français aussi, que les politiques veulent très vite balayer à la libération pour se tourner vers l'avenir. Magistral.

Pour le reste, les textes sont assez inégaux à mon sens.