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Critique de Fleitour


Entre promenades et écritures, Marguerite Duras cherche à découvrir ce que cache les lieux qu'elle traverse, identifiant les signes du passage des hommes, d'empreintes, comme pourrait le faire un chercheur ou un enquêteur.

Là où son regard se pose, sa complice capte avec un appareil photo les indices. de leurs multiples balades Marguerite Duras et Hélène Bamberger, de la voix et par l'image offrent un récit de l'histoire des familles, des communautés qu'elles tracent, imaginant les hommes et les femmes, leurs enfants nés dans ces contrées..


De ce minerai, il restait à composer une musique, à roder une histoire. Peu à peu, les photos dessinent la côte normande depuis Trouville, peut-être à la recherche des ombres laissées par la guerre, comme le suggère, page 50 ces mots : "Tout s'est effondré. On a seulement gardé le désordre de la nature, sa folie".


Il y a les lieux habités, il y a aussi les lieux déserts, comme la maison sans fenêtres, "elle a dû durer 100 ans, puis elle a été fermée comme ses collègues", page 62. Il y a aussi "le calme, le calme du blanc. le reste est le temps", souligne Marguerite Duras, page 43,
Ces promenades longent parfois la mer, on aperçoit alors les champs du débarquement des armées françaises. "Les morts sont invisibles. Là". page 44.
Chaque photo est une nouvelle redécouverte des chemins tracés, ici "c'est Venise à Honfleur, et puis la haute mer", page 11, là, "c'est le petit bac de Quillebeuf". "C'est la seine, déjà, oui, c'est beau comme un écrit. C'est très beau", page 32.


Et puis de çà on a tout oublié... il y avait zéro touriste, y avait rien. On a tout laissé comme ça.
Car il est des événements comme des lieux, certains s'effacent, d'autres expriment des moments, des drames, ou peut-être la "force invisible de la mer et des sables"...


Ce petit recueil de textes la "Mer Écrite", écrit à quatre mains est un ensemble de réflexion sur le temps qui passe. Ces plages normandes ont encore des secrets cachés, des petites merveilles à dévoiler une autre couleur à écrire, et à nommer.
C'est "le bleu, à crier tellement c'est bleu. Acharné. le bleu des enfants comme celui d'un ciel". Page 24.

Magique !
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