AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de pleasantf


Comme l'ont fort bien relevé les babeliautes dans les critiques précédentes, impossible de résumer ce roman, ses quatre livres et leur densité extraordinaire, à moins d'y consacrer des pages et des pages.

C'est tellement long, dense et foisonnant que ça en devient irréel. L'interrogation sur ce qu'est la réalité et la vérité est d'ailleurs un des nombreux thèmes du roman. La compréhension que le lecteur peut se faire des personnages et des situations n'est pas la même dans chacune des quatre parties.

Dans la construction de son quatuor, Durrell a été inspiré par les théories d'Einstein et en particulier la notion d'espace-temps. C'est finalement le meilleur moyen de vous faire un peu comprendre ce qu'est ce roman.

Le premier livre (Justine) présente une galerie de personnages et une histoire telle qu'ils sont racontés par le narrateur Darley. C'est la première dimension. le deuxième livre (Balthazar) reprend quasiment les mêmes personnages et la même histoire, toujours racontés par le même narrateur mais sa première version s'est modifiée et s'est enrichie des commentaires apportés par un des protagonistes. C'est la deuxième dimension. Comme en mathématique, on est encore dans le même plan. le troisième livre (Mountolive) quitte le point de vue du narrateur Darley, on est cette fois dans une narration neutre, plus linéaire, plus objective et plus classique par rapport aux deux premiers livres. le plan s'est élargi et si je garde la comparaison mathématique, il est devenu espace: on suit à travers l'Europe la carrière d'un des protagonistes rencontrés précédemment pour finalement revenir à Alexandrie et retrouver une partie des personnages et des évènements des livres un et deux. Mais la perspective est tellement différente que tout ce que le lecteur tenait pour acquis jusqu'à présent est remis en cause. Dans le dernier livre (Clea) , le narrateur redevient Darley mais l'action se situe plusieurs années après celle des trois premiers livres. Durrell introduit ici la quatrième dimension : le temps, le souvenir, la mémoire.

Au travers du destin de plusieurs personnages (le narrateur Darley, l'écrivain espion Pursewarden, l'écrivain Arnauti), ce quatuor est aussi une réflexion poétique sur la particularité et le rôle de l'artiste et de l'écrivain, sur sa capacité à accéder à la véritable connaissance et à la profonde compréhension du monde et de la vie.
Commenter  J’apprécie          141



Ont apprécié cette critique (13)voir plus




{* *}