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Critique de ASAI


ASAI
12 février 2024
La trilogie de Corfou
Sous titre « ma famille et autres animaux, oiseaux, bêtes et grandes personnes, le jardin des dieux ».
Dans cette édition très jolie : dessin et couleurs de la couverture, caractères du titre en relief, la qualité du papier, sont rassemblés les trois livres écrits par Gerald Durrell, souvenirs de ses quatre années passées sur l'ile de Corfou au milieu des années 1930, avec sa famille, sa mère, ses deux frères et sa soeur, lui a alors dix ans à son arrivée (le père est décédé dans les années 20). Conséquence de ce choix éditorial : un volume de plus de 800 pages mais qui tient bien en main et n'est pas si lourd, et si on lit l'ensemble dans la foulée (ce que je fis, car captivée), il faut retenir que chaque partie reprend les souvenirs de ces quatre années. On a donc une répétition non pas des histoires mais du temps sur lequel courent ces histoires.
J'ai adoré, pris un immense plaisir à lire tant l'écriture est belle, colorée, animée, vivante, chatoyante, bruissante : Gerald Durrell qui se raconte, lui et sa famille et les autres animaux et personnes, mais aussi les fleurs, plantes, arbres, est passionné dès son arrivée à Corfou, alors qu'il est un gamin. En même temps qu'il découvre une nature incroyablement riche et étonnante (pour lui l'anglais), il bénéficie d'une liberté exceptionnelle au sein d'une famille aimante, mais composée de membres égocentriques, loufoques, cependant bienveillants. Son regard de gamin joue beaucoup dans le plaisir que l'on a à le suivre, il est à la fois un enfant protégé mais libre, spontané mais réfléchi, d'une curiosité sans limites, d'une audace incroyable, malicieux et profondément gentil.
Les descriptions minutieuses et subtiles des êtres vivants variés (insectes, oiseaux, minuscules ou volumineux, volants ou rampants) sont délicieuses, et si ciselées que l'animal apparait vivant, respirant, frémissant sous vos yeux, et s'il émet un cri, la précision est telle que vous entendez la bestiole. Et cela dans le plus grand respect de l'animal, sans mièvrerie. C'est sublime. Idem pour la flore. En effet, Gerald passe des heures et des heures à observer puis à collectionner en les ramenant chez lui (au grand dam de sa famille) toutes sortes d'animaux pour encore mieux les observer.
Je me suis régalée avec les dialogues entre les personnages : leur égocentrisme, leur loufoquerie, leurs répliques, leurs négociations pour tous les détails de leur vie en font des êtres à la fois horripilants et attachants, à-claques et tendres. Il faut dire que le frère aîné, l'écrivain « célèbre », Lawrence Durrell, à ses débuts dans ce recueil, développe un sens extraordinaire de l'humour caustique et de la répartie mordante. On savoure.
Mon immense plaisir au cours de cette lecture a sans doute été grandi encore par le fait que je venais de découvrir l'histoire des Durrell sur Arte (en replay), car la trilogie de Corfou a été adaptée et diffusée par la télévision britannique entre 2016 et 2019, série rediffusée donc sur Arte. Et j'ai cessé de regarder les derniers épisodes pour me plonger dans le bouquin et m'y délecter. Mais je recommande aussi la série.
Et enfin, je me suis souvenue avoir été me promener plusieurs journées, plusieurs années, à Saint-Hélier, Jersey, dans le parc zoologique créé par Gerald Durrell.
Que du bonheur !
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