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Critique de SeelanddeTahiti


La réputation sulfureuse, voire abjecte des livres de Guillaume Dustan ont tenu et tiendront encore certainement longtemps de potentiels lecteurs à distance. Il m'a fallu vaincre certaines réticences et préjugés pour me décider à en lire un, le premier qu'il a publié. Une fois de plus, rien ne vaut davantage que de se forger un avis par soi-même plutôt que de laisser aux autres le soin de penser pour vous.

« Dans ma chambre » a été une relative surprise à certains points de vue, et à d'autres non. Tout d'abord, je ne confirme pas vraiment la réputation à la fois sulfureuse et transgressive qu'on a prêté à ses livres. Peut-être aux autres, mais je ne les ai pas lus. Ici, Dustan ne fait de prosélytisme pour telles ou telles pratiques sexuelles, il décrit sa vie sexuelle, avant d'avoir des comportements encore plus radicaux. le livre est aussi l'histoire d'un amour voué à l'échec, car l'auteur est absolument obnubilé par le sexe, et que par là-même, il est incapable d'accéder profondément aux sentiments qu'il brûle pourtant d'éprouver. Dustan, c'est une mouche qui se cogne contre une vitre, ou contre les parois des murs de « sa chambre ». Incapable de sortir d'un schéma qui le voue au narcissisme et à l'égoïsme. L'impression de tristesse qu'on a à lire ce texte, qui décrit une forme de déchéance provient essentiellement de là : l'auteur chute, replié sur lui-même et sa vie compulsive (drogues et sexe) à l'image du clubber qui est sur la piste et qui danse complètement isolé des autres, perdu dans son trip.

Finalement, j'ai trouvé que ce texte n'était ni aussi mauvais que je m'y attendais, mais je n'ai pas non plus vu la flamboyance que certains y trouvent. Sans doute ce qui m'a le plus déconcerté, c'est d'avoir été somme toute assez indifférent au sort du narrateur : tellement égocentrique, et incapable d'exprimer vraiment ses émotions autrement que sous la forme de quelques scènes un peu mélodramatiques (bien involontairement), que finalement le lecteur compatit peu à sa situation. L'auteur écrit à la fin du livre qu'il voudrait en finir, et le lecteur aussi un peu, de ce long égrènement de turpitudes sexuelles, qui rendent ce texte court étrangement long.
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