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Critique de de


Dans sa préface, Bernard Duterme parle de cette « Rébellion qui dure », de la place de la petite école zapatiste (Escuelita zapatista), des mobilisations des populations indigènes au Chiapas, des organes d'auto-gouvernement « radicalement étanches aux instances et interventions de l'État au « mal gobierno » (mauvais gouvernement) »…

Le préfacier évoque les particularités de cette expérience sociale d'émancipation, « le souci du sujet, du statut de l'individu dans le collectif et de son émancipation ; la revendication d'égalité entre les hommes et les femmes ; la conscience écologique des limites du progrès… », les ancrages nationaux et internationaux du zapatisme. Il analyse les débats autour de « la prétendue instrumentalisation des indigènes », les conceptions de l'EZLN en termes de changement social, la viabilité de l'expérience d'auto-gouvernement en cours.

Et au delà des appréciations, des limites des actions et des politiques des « encagoulés », il est clair que « tant sur le plan local, que national et international, ils auront doté les luttes paysannes et indigènes pour la redistribution et l'autonomie d'une visibilité et d'une portée inédite ».

Sommaire
Editorial : Bernard Duterme : Zapatisme : la rébellion qui dure
Chronologie sommaire de vingt ans de rébellion zapatiste
Points de vue du Sud
Gilberto López y Rivas : Zapatisme : histoire, signification, négociation et autonomie
Neil Harvey : La signification politique du zapatisme
Alejandra Aquino Moreschi : Trajectoire d'un militant zapatiste : de l'engagement au désengagement
Raúl Zibechi : La révolution décolonisatrice du zapatisme
Jérôme Baschet : La construction de l'autonomie : les leçons de l'Escuelita zapatista
Sylvia Marcos : La loi révolutionnaire des femmes zapatistes, vingt ans après
Gustavo Esteva : Zapatisme : apprendre la liberté et rendre l'espoir
Alicia Castellanos Guerrero : L'utopie novatrice et mobilisatrice du zapatisme
Fernando Matamoros Ponce : La parole en marche : de l'émergence zapatiste à l'Escuelita

Les auteur-e-s mettent l'accent sur de nombreux aspects du zapatisme. J'ai plus particulièrement été intéressé par les analyses sur l'autonomie comme stratégie et projet, la mobilisation massive des femmes et des politiques d'égalité, la résistance économique, du militantisme comme « source de nouvelles identités positives », les processus de décolonisation, les expériences de « Escuelita zapatista », la construction d'un autre monde « ici et maintenant », les rapports entre l'individuel et le collectif, le politique et la liberté, la transparence et la réédition de comptes, « un monde où il y ait place pour plusieurs mondes », l'invitation « à rêver éveillés, à innover, pour élargir les carrefours des chemins parcourus » comme l'écrit Fernando Matamoros Ponce dans son très beau texte…

Je souligne aussi le traitement de l'engagement et du désengagement par Alejandra Aquino Moreschi. Un sujet rarement abordé dans les mouvements pour l'émancipation.

L'article de Sylvia Marcos sur « la loi révolutionnaire des femmes zapatistes » permet de souligner les avancées et les limites de l'autonomie des femmes. Et comme le souligne l'auteure, la non hiérarchisation des luttes permet d'éviter de « caser le monde entier dans le tiroir fermé des options exclusives » (Commandant Marcos).

« on ne saurait renoncer à affronter le système existant en assumant pour seul souci celui de faire naître, à coté de lui, le monde que nous désirons »

Une invitation à la solidarité et aux débats sur cette cette expérience « profondément émancipatrice et radicalement démocratique »
Lien : https://entreleslignesentrel..
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