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Critique de nilebeh


Dans les années 70, la ville de Créteil a fait construire un nouveau quartier d'habitation sur une zone maraîchère, autrefois siège de la plus ancienne « choucrouterie » de France. L'idée était d'y faire naître une zone de de logements à bon marché, assurant une certaine mixité sociale mais destinée en priorité aux familles précaires. Ainsi vit-on sortir de terre dix tours aux balcons de forme arrondie, évoquant, plus ou moins, des « choux » qui, apprend-on dans ce livre, auraient dû être végétalisés.

Au milieu de ces tours, existe une très grande bâtisse, au prestige tombé dans le passé, occupé par trois familles arabes plutôt nombreuses et qui s'entassent dans des logements au confort relatif. Ils la surnomment « Le Château ».

Au Château, exception faite de la vieille Adela, Russe réfugiée en France, chrétienne, que les enfants ont rebaptisée Matrena (Petite maman), tous les habitants sont musulmans.
Trois amis se sont cotisés pour acheter la bâtisse, Mohsin, Afkir et Tahar. L'histoire commence par les obsèques de Mohsin et, en un vaste flash back, l'auteure donne la parole à chaque personnage ayant su quelque chose du secret de Mohsin, afin d' aider sa fille Lydia à déchiffrer le sens de la lettre d'adieu de son père : qu'a-t-il donc de si grave, de si douloureux, à se reprocher ? On sait seulement qu'il s'agit de Hind, sa fille adoptive - dont Lydia n'a jamais entendu parler - qui est morte dans l'incendie du Château.

Certains personnages restent quasiment muets devant les questions de Lydia. L'auteure leur donne alors la parole, comme s'ils nous racontaient à nous leur histoire, leur ressenti, leur analyse du passé. Ainsi revit devant nos yeux toute une page de leur histoire, et partant, de celles de milliers d'émigrés arabes des années 60-70 en banlieue parisienne.

En parallèle, nous découvrons, petit à petit et avec des éclairages divers selon le narrateur, l'existence et la vie secrète d'un pensionnat de jeunes filles libanaises maronites, très « Couvent des Oiseaux », du moins en apparence...sur fond de guerre civile au Liban et de vie des réfugiés chrétiens libanais en France.

C'est très finement observé et raconté avec vie et pittoresque, émouvant et drôle, bien écrit quoique avec certaines longueurs. Une sorte de fresque sociale dont bien des aspects sont encore d'actualité. le suspens quant au questionnement sur le « secret » de Mohsin en devient secondaire.

Une découverte intéressante grâce aux 68 1ères fois et aux éditions Belfond.
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