Eh oui, ils ont trouvé qu'ici, à la campagne, ce n'était pas naturel un amour aussi fou entre mari et femme. (p. 30)
Pour moi elle comptait tellement que je devais la tuer par mon silence rien qu'en lui pardonnant.
Voilà donc ce que je me disais. Dans le mot pardonner, il y a un abîme de bien et de mal. (p. 167)
Son père lui avait toujours paru plus distant que sa mère. Sans doute parce qu'il le vénérait. A moins qu'il ne le vénérât parce qu'il était insaisissable ? (p. 9)
Eh oui, il ne suffit pas de posséder de l'or, il faut aussi croire en sa valeur, sinon on reste pauvre. (p. 167)
(...) d'autres croient à des idées, à des visions célestes et quantité d'autres choses. Moi, je croyais en elle, uniquement en elle. Et maintenant je m'en aperçois, et maintenant je le dis: quelles que soient les choses auxquelles nous croyons, c'est en nous-mêmes que nous croyons. En ce qui devrait être nous -mêmes. (p. 83)
Ah, les bons conseils! Il y a eu une époque où moi aussi j'en avais le tête farcie. J'avais l'impression de les conserver dans mon cœur pour pouvoir un jour les distribuer aux gens; donner ce qui ne vous sert à rien, quoi de plus facile?
Non, jamais il n'avait aimé sa mère d'un amour semblable à celui des autres garçons. Peut-être parce qu'elle l'avait elle-même trop aimé ? A présent, il se rendait compte que s'il s'en était allé, s'il avait pris la mer, c'était à cause d'elle. Elle ne lui avait pas permis de vivre à sa guise; elle avait trop voulu s'immiscer dans son existence. (p. 9)
Un jour, il a dit qu’il n’y avait rien de plus beau que la justice. Et il a ajouté que, même si elle n’existait pas, il serait bien difficile de vivre sans elle.
Je me demande si les gens savent vraiment ce que c'est d'aimer ses parents, se dit-il alors. Bien sûr, nous les aimons parce que nous nous aimons nous-mêmes mais, en fait, quel -sentiment- les gens éprouvent-ils ? (p. 54)
Le malheur qui ennoblit l'homme, ajoutent-ils toujours. Pour ma part, je n'ai rien remarqué. Tant qu'à faire je préfère m'ennoblir moi-même. (p. 67)