Travis, tome 10 : New York Delaware

Ce tome marque la fin du troisième cycle. Si Fred Duval fait preuve d'une maîtrise assumée de son scénario qui relève d'un cran le niveau général, il n'en reste pas moins que je trouve ce cycle moyennement bon. Les histoires se déroulent de la même manière, les choix narratifs de l'auteur restent les mêmes et cela appauvrit le tout. Je dois reconnaître que Duval écrit des scénarii alambiqués cohérents mais dans le fond, cela reste quelque peu du même accabit. Il est fort intéressant de voir comment il coordonne les efforts de tant de personnages, et comment il réussit à faire cohabiter autant de personnalités mais du coup c'est leur profondeur qui en prend un coup. Leur psychologie n'est que suggérée par leurs actions, action qui est à l'honneur ici encore, et il faut bien reconnaître que Duval excelle dans l'art de renouveler ses scènes là, comme Christophe Quet se plaît à les mettre en images. L'histoire de cette trilogie se résume à elle même, les personnages sont oubliés.
Je me console en me disant que cette série reste de bonne qualité, qu'on ne se prend pas la tête , à part pour comprendre tous les détails du scénario, mais un peu plus de profondeur et de réflexion globale quant aux thèmes qui semblaient lui être chers auraient été les bienvenues.
Fred Duval termine ce cycle avec la promesse d'une suite aux aventures de Travis.
je termine en disant que les personnages de Nyrki et Thundercat pourraient mériter leur propre série. En effet, ces deux personnages là dégagent une authenticité et une personnalité intéressantes, et offrent un potentiel non négligeable. Si à mon sens Duval n'exploite pas totalement ses personnages principaux, je dois lui reconnaître qu'il sait créer des personnalités surprenantes, singulières et quelque peu atypiques.