De Jésus à Jésus... en passant par Darwin

Et pour éduquer, il faut des éducateurs. Et pour avoir des éducateurs, il faut des maîtres, des guides, des sages. Encore faut-il, si on trouve cette denrée rare, un monde où ils seront écoutés.

La découverte de la vérité appartient, comme les arts et la philosophie, à une démarche essentielle de l'humanité.

La science ne peut pas démontrer l'inexistence de Dieu, pas plus, d'ailleurs, que son existence.

Nos gènes n'ont pas changé, ou à peine. En revanche, les pouvoirs qu'ils nous ont permis d'acquérir et les responsabilités qui en découlent sont incommensurablement supérieurs à ceux de nos ancêtres il y a cent mille ans.

De toute évidence, le message de Jésus reste d'une actualité brûlante. Dans son essence, il annonce une nouvelle forme de rédemption qui correspond exactement à ce que notre vision darwinienne de la condition humaine recommande si nous voulons échapper aux conséquences fatales de la tache originelle imprimée dans nos gènes par la sélection naturelle. Toutefois, pour être efficace, il doit être détaché de son contexte biblique et adapté aux conditions nouvelles de l'humanité, totalement imprévisibles du temps de Jésus. Surtout, il doit être débarrassé de la mythologie qui a été dévéloppée autour de lui au cours des siècles, qui réserve sa portée centrale aux seuls croyants.

Non, notre seul espoir réside dans ce qu'on appelle l'épigénétique, ce qui s'ajoute au génétique après la conception. Il nous faut tirer parti de la faculté unique que la sélection naturelle nous a conférée d'agir contre elle. Nous sommes les seuls parmi tous les êtres vivants à posséder le pouvoir de nous y opposer sciemment et volontairement, de prévoir l'avenir et d'agir en conséquence, de sacrifier le présent pour un bien futur, de vaincre notre propre nature.