Récit autobiographique d'un prix Nobel de médecine. le livre a failli d'emblée me tomber des mains tellement le ton m'a paru présomptueux et autosuffisant.
p. 17 : « le monde, un jour m'appartiendrait. J'en étais persuadé. »,
p. 25 : « Une fois à l'école, je raflais sans peine les couronnes et les prix….Je fus même déclaré « hors concours » ayant remporté tous les prix sans exception, ce qui laissait pour une fois à mon concurrent immédiat le privilège d'être premier de classe. »
p. 27 : « …j'ai commencé à écrire mon autobiographie âgé de moins de 10 ans, en prévision de l'avenir brillant auquel je me sentais manifestement destiné ». En faisant abstraction de cette dissonance, on découvre le récit d'une vie qui a échappé à la banalité, au cours de laquelle l'homme brillant qu'est
De Duve s'est très tôt assigné la mission d'exploiter ses talents multiples afin de les mettre au profit de l'humanité. Dès l'adolescence, il écartera les dogmes de son éducation catholique afin de laisser le champ libre à la rigueur scientifique. Il se formera auprès de chercheurs les plus brillants en Belgique, en Europe et aux Etats-Unis avant de mener avec ses équipes des travaux de recherche sur l'insuline et les mécanismes cellulaires. Sa clairvoyance, son esprit analytique et son abnégation l'ont conduit à la découverte des mécanismes fondamentaux du fonctionnement de la cellule humaine, ce qui lui vaudra le prix Nobel de médecine en 1974. Prenons la mesure de la portée de ces découvertes qui sont à la base de progrès majeurs dans le traitement de maladies graves. Les passages décrivant les démarches et les raisonnements qui l'ont conduit à ses découvertes m'ont passionné, mais sans bagage scientifique, la lecture en est ardue. Il termine l'ouvrage sur le même ton arrogant en indiquant au lecteur qu'il a serré la main des plus grands de ce monde. le prix Nobel ne conduit décidément pas à l'humilité, du moins pas celui décerné en 1974.
Juillet 2014