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Critique de Meps


Deuxième pièce pour moi de cet auteur espagnol assez inconnu, mais tout de même parmi les premiers Nobels de littérature.

Et comme pour la première, la lecture en est bien agréable. On sent la patte de l'auteur avec le même genre de héros central intellectuel, philosophe, mettant en avant sa connaissance plutôt que sa naissance. le début de la pièce est assez gai : un mariage se profile, quelques différences d'origine sociale semblent pouvoir le freiner mais tout le monde a l'air de vouloir y mettre du sien pour que cela finisse par fonctionner. Les premiers échanges sont plutôt légers, entre les parents comme entre les amoureux, on semble plongé dans une comédie romantique.

Mais une révélation sur les origines de la famille va progressivement transformer la comédie en drame et raviver les difficultés que pose cette alliance matrimoniale. Outre l'accent mis sur l'opposition entre la noblesse de sang et la noblesse d'esprit, le titre résume bien le sujet principal... si on donne honnêteté comme synonyme à sainteté ! Car en effet, la référence à Dieu et à la sainteté est surtout utilisée pour qualifier un homme probe, vertueux, dans ces sociétés du début de la fin du XIXème où la religion était encore si présente dans chacun des discours. Mais cette même honnêteté n'est elle pas finalement folie dans un monde où il est préférable de taire certaines choses pour garder une fortune ou permettre un bon mariage.

De nombreux retournements de situations, ressorts habituels des comédies, amèneront ici le personnage principal à une certaine folie qui aura toutes les apparences de la réalité. le spectateur, seul conscient et témoin de la réalité des choses, serait presque tenté de l'aider, à l'image du théâtre de guignol, en désignant les problèmes qui s'annoncent. Mais il est obligé ici d'assister au drame, impuissant, le 4ème mur cher au classicisme n'étant évidemment pas cassé dans ce théâtre qui respecte parfaitement les codes classiques, notamment dans l'unité de lieu, puisque tout se déroule dans la même pièce pendant les trois actes.

L'honnêteté sera donc folie, les deux termes du choix finissant par se confondre. C'est aussi une réflexion sur la subjectivité de l'honnêteté, chaque personnage étant finalement en accord avec ce qu'il croit être le mieux... mais souvent pour sauvegarder ses propres intérêts. Une victime désignée folle sera nécessaire pour garantir l'équilibre de l'ensemble, un bouc émissaire qui se verra obligé d'accepter son sort, victime expiatoire qui pourrait finalement ainsi accéder à la sainteté, mais cette fois-ci dans son acception bien religieuse du sacrifice et du pardon.
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