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Critique de Boetius


[Critique portant sur l'intégralité du cycle]

-Une lutte entre le Bien et le Mal, le Mal étant un dieu adepte du désordre et qui entend imposer ce désordre au monde, et le Bien étant la soeur du dieu en question, déesse de l'amour, qui veut à tout prix empêcher son frère de parvenir à ses fins.
-Un groupe de personnages jeunes, beaux et unis comme les doigts de la main, qui vont oeuvrer au service de cette déesse contre les forces du Mal.
-Une écriture légère, élégante, parsemée de touches d'humour.
-Le tout écrit par le couple Leigh et David Eddings.

Cela vous rappelle quelque chose?

Eh non, il ne s'agit pas du cycle de la Belgariade mais d'un autre cycle beaucoup plus court intitulé La Rédemption d'Althalus. Je parle de cycle mais j'ai d'ailleurs cru comprendre que dans la version originale en anglais, il s'agissait d'un unique roman, découpé (comme souvent) en deux volumes dans l'édition française. le personnage principal est un sympathique voleur qui va se retrouver un peu malgré lui chef de guerre au service du Bien contre le Mal.

Si ce dyptique, on l'a dit, ressemble pas mal à La Belgariade, tant par son histoire que par ses personnages, il faut bien avouer qu'il n'est malheureusement pas aussi réussi que son grand frère, et ce parce qu'il souffre d'un défaut majeur qui transparaissait déjà par endroits dans la Belgariade, mais sans prendre de telles proportions, à savoir qu'il est totalement dépourvu de tension dramatique.
Je m'explique: si l'on sait dès le début que les Gentils vont gagner, on aimerait cependant que cette victoire ne soit pas forcément facile, et ce afin de créer du suspense et de ménager des rebondissements. Rien de tout cela ici: les héros surmontent les épreuves qui les attendent avec une aisance déconcertante, ont toujours dix coups d'avance sur leurs adversaires et ne sont jamais, à aucun moment, mis en difficulté. Et si par miracle une situation un peu plus compliquée se présente, un peu de magie et le tour est joué.
En plus d'être forts, rusés et intelligents, nos héros ont en effet tous les pouvoirs ou presque, puisqu'ils ont une déesse à leurs côtés. Ainsi, ils ont accès à la Maison au bord du monde, qui leur permet d'aller instantanément où ils veulent par le biais de "portes", mais aussi de voir tout ce que font leurs adversaires, l'inverse n'étant visiblement pas vrai. Tout cela est un peu gros, un peu facile et nuit clairement à la crédibilité de l'ensemble.
Mais ce n'est pas tout puisque, en plus de tous leurs pouvoirs, les héros peuvent aussi compter sur la bêtise abyssale de leurs adversaires qui -alors qu'ils sont eux aussi censés être aidés par un dieu- sont incapables de mettre en place une stratégie intelligente et tombent stupidement dans tous les pièges qu'on leur tend.
Le résultat de tout cela est un roman déséquilibré et sans aucune tension dramatique. Les quelques scènes d'action se résument à voir les méchants ennemis se faire tailler en pièces par les troupes de nos valeureux héros et le combat final (si tant est qu'on puisse employer cette expression) est sans aucune surprise, le vilain méchant n'ayant dès le départ strictement aucune chance contre Althalus. Tout est d'ailleurs tellement couru d'avance que nos héros se paient même à plusieurs reprises le luxe d'expliquer leur stratégie et de décrire ce qui va se passer, ce qui crée des longueurs dans le récit puisque tout ce qui est annoncé se produit et est donc raconté une deuxième fois... Au bout du compte, le lecteur finit à certains moments par s'ennuyer ferme.

Pour autant, ce roman n'est pas, loin s'en faut, dénué de qualités. Comme toujours avec les époux Eddings, l'écriture est vraiment agréable et, malgré quelques coquilles, est bien rendue dans la version française. Les personnages sont sympathiques et ont des personnalités travaillées, avec des traits de caractère souvent drôles (Eliar qui passe son temps à manger ou Bheid qui rougit dès qu'on lui parle de sujets intimes). L'idée d'incarner la déesse Dweia sous forme de chatte est originale et donne lieu à des scènes vraiment amusantes. Je pourrais aussi parler du monde qui, sans être extrêmement détaillé (brièveté du roman oblige) est bien décrit et présente des peuples variés avec des moeurs qui font souvent sourire, sans doute parce qu'elles ne sont pas si éloignées des nôtres...

Pour conclure, cette Rédemption d'Althalus est une oeuvre moyenne. Bien écrite, divertissante voire souvent amusante, elle est desservie par sa trop grande prévisibilité, elle même due aux trop nombreuses facilités scénaristiques, lesquelles peuvent sans doute s'expliquer par le format un peu plus court choisi par le couple Eddings. Pour des lecteurs pas trop exigeants en termes d'action et de rebondissements, ce dyptique est un choix idéal car il est assez court comparé à La Belgariade. En revanche, pour les lecteurs qui, comme moi, préfèrent de l'action et une intrigue pas trop linéaire, il pourra être évité sans regret et on lui privilégiera, des mêmes auteurs, les deux pentalogies que sont La Belagriade et sa suite directe, La Mallorée.
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