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Critique de Zora-la-Rousse
J'ai encore aujourd'hui en tête le souvenir du 1er tour des élections présidentielles de 2002 et de ses résultats, de cette stupéfaction de voir arriver en seconde position Jean-Marie le Pen...
Je me rappelle encore de ce besoin immédiat de faire quelque chose, tout de suite, pour ne pas céder à la panique et m'être mise à briquer ma cuisine comme jamais, jusque tard dans la nuit… elle n'a jamais été aussi clean !
Mais plus sérieusement, pourquoi cette réaction ? J'étais alors une toute jeune maman et j'avais peur, me projeter dans l'avenir immédiat me glaçait. Plus encore, j'étais frustrée : ce sentiment d'avoir collectivement perdu un combat qui nous tenait à coeur, et j'y avais peut-être ma part pour n'avoir pas su convaincre, combattre ces idées. O mes Bérus ! Mes Lofo ! Prévenir n'avait donc pas suffi, mobiliser non plus…
Et à présent, 22 ans plus tard, où en sommes-nous ? Mon fils a grandi et, à travers lui et sa génération, je vois bien que notre société a changé. le parti du FN (ou RN) s'est dédiabolisé et ses idées sont toujours présentes sur l'échiquier politique, encore plus portées même. Ma frustration quant à elle est toujours présente, mais sous de nouveaux aspects. En 20 ans, les médias ont énormément évolué et pourtant, j'ai le triste sentiment que le débat, le vrai, a disparu de nos écrans. Où sont les contradicteurs, les opposants ? Et avec quels arguments ? Voilà pourquoi j'ai choisi de lire cette nouvelle édition d'« En finir avec les idées fausses propagées par l'extrême droite » de Vincent Edin : pour me nourrir d'arguments solides, chiffrés, à opposer aux slogans déclamés par l'extrême droite. Et ça m'a fait du bien…
Comment l'auteur a-t-il procédé ? Parce que le sujet est vaste : il s'agit déjà d'analyser les discours et les actions de partis politiques, RN et Reconquête, reconnus comme d'extrême droite, mais aussi de différents intervenants : politiques, médias, journalistes, qu'ils soient français ou autres. Parce que le 1er constat, et non des moindres, c'est que ces idées ont gagné du terrain au-delà des partis pré-cités : républicains, macronistes et socialistes, tous concernés. Effrayant.
Vincent Edin a ainsi regroupé 71 allégations sous 9 thèmes différents, je vous cite entre autres « La France n'est plus la France », « Le problème, c'est l'islam », « Les Français d'abord » ou encore « Les solutions sont simples ». À chaque affirmation, il choisit d'opposer une argumentation chiffrée et détaillée, avec la référence disponible en bas de page. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est étayé avec rigueur : les chiffres sont issus de sources certifiées : Insee, ministères, CNRS, etc. Nombre d'études, d'articles de presse, de références d'émissions radio ou télé viennent confirmer, appuyer, illustrer le raisonnement.
Ce petit livre d'une grande densité reprend une par une ces idées fausses : « Si nous n'arrêtons pas le flot de l'immigration, dans dix ans, les blancs seront minoritaires en France », « L'islamo-gauchisme a gangréné toute l'université française » ou « On devrait réserver le RSA aux seuls français car il est financé par leurs impôts », et leur oppose en 1er lieu des arguments objectifs et chiffrés, historiques aussi, constitutionnels également. Un tout petit peu partisan enfin, il faut bien le reconnaître...mais ce n'est pas pour me déplaire.
Je craignais un essai éventuellement complexe à lire, et c'est tout le contraire, il est d'une grande portée pédagogique. Je redoutais également une lecture déprimante, loin de là, elle est au contraire galvanisante car suivant l'argumentation contre l'allégation, il y a aussi de développé la proposition d'une autre voie pour résoudre les problèmes existants : et si, plutôt que penser que « les étrangers profitent de nous, de la France et du système », nous ré-étudions l'aide médicale pour tous, l'enseignement pour tous. Et si, au lieu de devoir « choisir entre la France et son pays d'origine », on reconnaissait la richesse d'être un pays multiculturel et on profitions !
Ce livre est au final empli d'espoirs. Oui, il y a de quoi être en colère dans notre pays actuellement, oui il y a des inégalités, mais il ne faut pas céder à la tromperie et à l'instrumentalisation de nos problèmes. Méfiance sur certains médias qui font progresser leur audimat en surfant sur le sensationnalisme et le catastrophisme. Méfiance sur certains partis politiques qui reprennent certaines idées d'extrême droite par opportunisme ou soit-disant pour mieux les combattre. Non enfin, l'extrême droite ne change pas : elle reste raciste, misogyne et intolérante.
Il n'est pas trop tard comme le dit Vincent Edin pour repousser le danger de ces idées néfastes. Controns la politique du « diviser pour mieux régner » et opposons-y une vision humaniste et réfléchie, démocratique, en respect de la Déclaration universelle des droits de l'homme rappelée à plusieurs reprises dans cet écrit :
Article 1.
- Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.
Article 4.
- La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits.
Comme quoi, il est bon de rappeler les fondamentaux;)
Merci à Babelio et aux éditions de l'atelier pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'opération masse critique.
Je me rappelle encore de ce besoin immédiat de faire quelque chose, tout de suite, pour ne pas céder à la panique et m'être mise à briquer ma cuisine comme jamais, jusque tard dans la nuit… elle n'a jamais été aussi clean !
Mais plus sérieusement, pourquoi cette réaction ? J'étais alors une toute jeune maman et j'avais peur, me projeter dans l'avenir immédiat me glaçait. Plus encore, j'étais frustrée : ce sentiment d'avoir collectivement perdu un combat qui nous tenait à coeur, et j'y avais peut-être ma part pour n'avoir pas su convaincre, combattre ces idées. O mes Bérus ! Mes Lofo ! Prévenir n'avait donc pas suffi, mobiliser non plus…
Et à présent, 22 ans plus tard, où en sommes-nous ? Mon fils a grandi et, à travers lui et sa génération, je vois bien que notre société a changé. le parti du FN (ou RN) s'est dédiabolisé et ses idées sont toujours présentes sur l'échiquier politique, encore plus portées même. Ma frustration quant à elle est toujours présente, mais sous de nouveaux aspects. En 20 ans, les médias ont énormément évolué et pourtant, j'ai le triste sentiment que le débat, le vrai, a disparu de nos écrans. Où sont les contradicteurs, les opposants ? Et avec quels arguments ? Voilà pourquoi j'ai choisi de lire cette nouvelle édition d'« En finir avec les idées fausses propagées par l'extrême droite » de Vincent Edin : pour me nourrir d'arguments solides, chiffrés, à opposer aux slogans déclamés par l'extrême droite. Et ça m'a fait du bien…
Comment l'auteur a-t-il procédé ? Parce que le sujet est vaste : il s'agit déjà d'analyser les discours et les actions de partis politiques, RN et Reconquête, reconnus comme d'extrême droite, mais aussi de différents intervenants : politiques, médias, journalistes, qu'ils soient français ou autres. Parce que le 1er constat, et non des moindres, c'est que ces idées ont gagné du terrain au-delà des partis pré-cités : républicains, macronistes et socialistes, tous concernés. Effrayant.
Vincent Edin a ainsi regroupé 71 allégations sous 9 thèmes différents, je vous cite entre autres « La France n'est plus la France », « Le problème, c'est l'islam », « Les Français d'abord » ou encore « Les solutions sont simples ». À chaque affirmation, il choisit d'opposer une argumentation chiffrée et détaillée, avec la référence disponible en bas de page. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est étayé avec rigueur : les chiffres sont issus de sources certifiées : Insee, ministères, CNRS, etc. Nombre d'études, d'articles de presse, de références d'émissions radio ou télé viennent confirmer, appuyer, illustrer le raisonnement.
Ce petit livre d'une grande densité reprend une par une ces idées fausses : « Si nous n'arrêtons pas le flot de l'immigration, dans dix ans, les blancs seront minoritaires en France », « L'islamo-gauchisme a gangréné toute l'université française » ou « On devrait réserver le RSA aux seuls français car il est financé par leurs impôts », et leur oppose en 1er lieu des arguments objectifs et chiffrés, historiques aussi, constitutionnels également. Un tout petit peu partisan enfin, il faut bien le reconnaître...mais ce n'est pas pour me déplaire.
Je craignais un essai éventuellement complexe à lire, et c'est tout le contraire, il est d'une grande portée pédagogique. Je redoutais également une lecture déprimante, loin de là, elle est au contraire galvanisante car suivant l'argumentation contre l'allégation, il y a aussi de développé la proposition d'une autre voie pour résoudre les problèmes existants : et si, plutôt que penser que « les étrangers profitent de nous, de la France et du système », nous ré-étudions l'aide médicale pour tous, l'enseignement pour tous. Et si, au lieu de devoir « choisir entre la France et son pays d'origine », on reconnaissait la richesse d'être un pays multiculturel et on profitions !
Ce livre est au final empli d'espoirs. Oui, il y a de quoi être en colère dans notre pays actuellement, oui il y a des inégalités, mais il ne faut pas céder à la tromperie et à l'instrumentalisation de nos problèmes. Méfiance sur certains médias qui font progresser leur audimat en surfant sur le sensationnalisme et le catastrophisme. Méfiance sur certains partis politiques qui reprennent certaines idées d'extrême droite par opportunisme ou soit-disant pour mieux les combattre. Non enfin, l'extrême droite ne change pas : elle reste raciste, misogyne et intolérante.
Il n'est pas trop tard comme le dit Vincent Edin pour repousser le danger de ces idées néfastes. Controns la politique du « diviser pour mieux régner » et opposons-y une vision humaniste et réfléchie, démocratique, en respect de la Déclaration universelle des droits de l'homme rappelée à plusieurs reprises dans cet écrit :
Article 1.
- Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.
Article 4.
- La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits.
Comme quoi, il est bon de rappeler les fondamentaux;)
Merci à Babelio et aux éditions de l'atelier pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'opération masse critique.
