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Critique de dcs919


Dans les années 1960, en faisant des travaux dans une maison à Vichy, un entrepreneur découvre cinq disques de jazz cachés dans une paroi. Ces disques finissent par arriver sur le bureau d'un musicologue berlinois qui détecte dans ces "galettes" anonymes, un talent incroyable. Un trompétiste jazzmen, probablement l'un des plus doués de sa génération. Commence alors l'enquête pour savoir qui est ce trompétiste inconnu, Hieronymus Falk. Un journaliste décide d'en faire un documentaire, diffusé à Berlin en 1992.

Berlin, 1939. C'est clairement la fin pour un groupe de jazz réunissant deux jazzmen noir américains (Sidney Griffiths et Chip Jones), un métis issue de l'amour d'une allemande avec un soldat sénégalais ramené en Rhénanie par les français lors de la première guerre (Hieronymus Falk), un juif allemand (Paul Butterstein) et deux allemands "aryens" (Ernst et Fritz). Les autorités nazies, qui débutent leur entreprise de "purification" de la société allemande, ont dans leur viseur le jazz, cette musique de dégénérés jouée par des nègres (et un juif en l'occurrence).

Il faut fuir. Mais ce n'est pas simple dans un Berlin où la Gestapo est partout et rien ne se passe comme prévu. Paul sera attrapé et déporté. Fritz abandonne le groupe en espérant mieux s'en tirer seul. Restent Sid, Chip, Hiero et Ernst, qui rencontrent Dalillah, la manager d'un certain Louis Amstrong, qui voudrait bien les faire venir à Paris pour leur permettre de rencontrer le Maïtre.

C'est finalement Ernst qui permettra, en marchandant sa liberté avec son père influent, à Sid, Chip et Hiero de partir à Paris.

Là-bas, ils rencontrent Louis Amstrong qui leur propose d'enregistrer un disque ensemble, mais pas n'importe quel morceau. Une adaptation jazz d'un hymne nazi, le Horst Wessel, sorte d'ultime pied de nez à la tyrannie qui s'abat sur l'Europe.

Car oui, même à Paris en 1940, les musiciens sont rapidement rattrapés par L Histoire et encore une fois, rien ne se passera comme prévu. Il faut fuir à nouveau. Mais vers où ?

Sid et Chip sont américains, il leur faut partir vers le Portugal pour rejoindre les Etats-Unis. Mais Hiero ? Il est allemand, ou plus exactement apatride selon les nazis. La Suisse ?

Toujours est-il que la carrière de Hiero, baptisé "Litlle Louis" par le Grand, se terminera là.

Amitié, amour, jalousie, trahison dans le contexte compliqué d'un pays en guerre puis occupé. Les survivants, Sid, Chip et Hiero se retrouvant en 1992 pourront-ils se réconcilier ?

Le choix fait par l'auteure d'une narration non linéaire m'a dans un premier temps valu d'avoir un peu de mal à suivre et c'est seulement à la moitié du livre que j'ai vraiment définitivement accroché.

Le roman se déroule sur deux périodes, 1939-40 entre Berlin et Paris et 1992 à Berlin (avec un flash-back dans l'enfance de Sid et Chip à Baltimore) puis en Pologne. Mais particulièrement les évènements de 1939-40 sont narrés dans un désordre un peu perturbant, reflétant le désordre de la période historique décrite, mais qui m'a valu de devoir régulièrement revenir en arrière pour bien saisir ce que j'étais en train de lire.

Bref, tout est jazz dans ce très bon roman, et comme dans un bon morceau de jazz, on ne sait pas toujours où on en est...car l'on en est nulle part !
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