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Critique de Allily


Minga a fait ce que peu serait capable de faire à huit ans : elle a aidé sa mère à quitter le domicile conjugal. Elle lui a rassemblé ses affaires, l'a aidé à se changer, lui a même donné ses maigres économies.

Pour qu'elle puisse fuir la violence de son père, ses coups, ses humiliations.

Minga avait huit ans et n'a jamais revu sa mère.

Lorsque son père meurt, Minga n'est plus une petite fille mais une femme de 48 ans. Dans les affaires du défunt, elle va retrouver des lettres écrites par sa mère et que son père lui a toujours caché.

Des courriers qui vont l'emmener vers le camps de réfugiés de Bidibidi en Ouganda. Un camp qui accueille des personnes ayant fui les massacres au Soudan du Sud.

Des femmes surtout, victimes de la guerre, victimes surtout des hommes qui ne voient en elles que des corps à dominer.

Ce roman de Charline Effah place au coeur du récit les souffrances infligées aux femmes dans l'enfer de la guerre mais également dans l'enfer de leur foyer.

Mais surtout, ce roman traite de leur capacité à se relever. À mettre de côté la douleur et les souvenirs pour avancer, malgré tout.

De la sororité qui permet, non pas de panser certaines plaies, il est des blessures que l'on ne peut soigner, mais de les apaiser.

Ce récit nous montre les conséquences de ces béances créés à l'âme, des silences et des cycles de violence qui semblent se répéter inlassablement. Violence commises par les ennemis comme par les proches. Qu'ils soient d'ici ou d'ailleurs.

Un roman fort sur la condition des femmes.
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