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Critique de La-page-qui-marque


Quand la guerre fait rage, le corps des femmes plus que jamais se fait le réceptacle les violences les plus ignobles. Les femmes de Bidibidi donnent la parole à celles qui ont fui pour tenter d'échapper aux sévices. Mais dans les camps de réfugiés, elles demeurent des proies. Charline Effah nous offre un choeur de femme survivantes saisissant.

Minga a grandi au rythme des violences que son père infligeaient à sa mère. Cette dernière choisi finalement de partir, laissant derrière elle sa fille pour mieux sauver sa peau. Devenue adulte, alors que son père vient de mourir, Minga apprend que sa mère a disparu en Afrique de l'ouest dans un camp où elle travaillait. Elle décide de s'y rendre pour comprendre son histoire. Elle se rend donc en Ouganda, au camp de Bidibidi. Elle y rencontre Jane et Veronika, deux femmes qui vivent ici depuis longtemps. Prudemment, elles tisent ensemble l'histoire de sa mère et celle d'une femme qui hante la mémoire du camp, Rose.

Pour écrire cette histoire, l'autrice s'est rendue sur place à Bidibidi, dans l'un des plus grands camp de réfugiés du monde. On sent l'impact que cette expérience a eu sur elle dans son écriture. Elle nous parle de la réalité des conditions de vie dans le camp mais aussi de la violence des massacres ethniques au Soudan. Ces personnages sont des femmes détruites, victimes de la brutalité des hommes. Dans le camp, entre elles, elles tentent de se reconstruire et d'inventer de nouvelles manières d'exister. Elles sont victimes mais pas résignées. En elles, brûle une soif de revanche et d'ailleurs. Mais tenter d'ouvrir ses ailes brisées n'est pas sans pérille.

L'intrigue se délie progressivement, au fil des discussions et des bribes d'informations que Minga réussit à récolter. Nous avançons avec elle à tâtons dans cette histoire. Les voix des héroïnes se mêlent et se répondent. Les rebondissements et les révélations sont nombreuse et rythme l'intrigue.

Un roman qui dit les corps outragés mais aussi la puissance des femmes qui se relèvent.
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