Lire de la hard SF est déjà, pour moi, un challenge, mais justement, j'aime me triturer les méninges. Sauf en période d'intense fatigue, de quasi surmenage professionnel et intellectuel, comme en ce moment. Il m'a fallu bien du temps pour venir à bout de ce roman, extrêmement complexe pour mon esprit très littéraire.
J'ai en effet eu bien du mal à ne pas me perdre dans la première partie, entre 2045, qui signe la mise en route des Copies, permettant aux humains de vivre virtuellement, et 2051/2052, qui nous présente l'apogée des Copies et les conséquences que cela entraîne - et si l'on allait plus en loin en créant une ville qui leur serait entièrement dédiée, Permutation City ? -, enfin si j'ai bien tout compris. J'ai aussi eu du mal à m'y retrouver entre les différents personnages - leurs motivations surtout - qui évoluent à travers ces deux périodes, et qui ont tous partie liée avec la genèse potentielle de cette nouvelle ville entièrement virtuelle. Les termes et situations techniques, scientifiques, numériques... sont légion, et m'ont, eux aussi, pas mal déroutée.
J'ai trouvé, au contraire, la deuxième partie beaucoup plus limpide, plus fluide également : est-ce parce que j'ai fini par entrer dans l'histoire, par m'imprégner de son atmosphère ? Possible. J'ai été en tout cas plus réceptive aux enjeux évoqués dans cette partie,
suite à la réussite du projet de Paul Durham que de donner une forme d'immortalité, bien que virtuelle, à une poignée d'élus fortunés, et qui ira bien plus loin qu'il ne le pensait - même si, finalement, l'épilogue pose question quant à cette existence véritable du projet, enfin je crois -. qui nous font finalement réfléchir, notamment sur la finitude de la condition humaine et sur la véritable valeur d'une humanité potentiellement virtuelle. Plutôt bien pensé pour un roman publié en 1994.
Une lecture que j'ai trouvée intéressante, mais qui m'aurait été bien plus profitable avec un cerveau plus alerte. M'est avis que j'essaierai de le relire à tête reposée. Je remercie les éditions le Bélial et Babelio pour la découverte.