AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Ellana1978


Le roman de Jennifer Egan passe d’un personnage à l’autre, d’une époque à l’autre, construisant une mosaïque bâtie autour de rêves et de désillusions. Certains commencent très fort puis tombent inexorablement avant de se relever de nouveau. D’autres n’auront pas cette force. Ce n’est pas toujours simple de suivre tant la narration est déstructurée, mais une fois le fil tiré, on ne lâche plus le livre. On s’attache peu à peu à Sasha, Bennie, Scotty et les autres, tantôt jeunes ados californiens insouciants des années 70, tantôt cinquantenaires perdus et pleins d’amertume.

Mais le roman ne s’arrête pas à la galerie de personnages et au jeu des poupées gigognes. Derrière ces allers-retours entre présent, passé et futur se dessine une réflexion sur nos modes de communication, lecture, écriture et musique. De l’immédiateté du texto, parfois plus simple à envoyer que des mots difficiles à dire. Du power point pour synthétiser la pensée, faisant de l’image un nouveau vecteur de sens. De la musique comme reflet d’une époque, punk et rock and roll habités, numérique commercial et déshumanisé au point de nous faire oublier le son d’une simple guitare électrique.
Jennifer Egan sait raconter des histoires, varier son style en fonction des époques et des situations, donner de la matière à ses personnages et faire réfléchir. Il n'est donc guère étonnant qu'elle ait remporté le prix Pulitzer 2011 pour ce roman polyphonique parfaitement maîtrisé.
Commenter  J’apprécie          30







{* *}