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Critique de RTanniger


Quelques mots sur le roman de Florian Eglin (ce sont ceux que j'avais postés en leur temps sur facebook, je les retranscrits ici tels quels...)

Viens de terminer "Cette Malédiction qui ne tombe finalement pas si mal" de Florian Eglin. Difficile de n'en dire que quelques mots, ne serait-ce que pour donner une idée de son genre. Ce que nous en dit le péritexte me semble un bon début : « roman brutal et improbable ». Brutal, car le lecteur sera confronté d'emblée, et par la suite à quelques reprises, à une ou deux scènes gore qui pourraient en surprendre plus d'un, d'autant qu'elles nous tombent dessus assez abruptement. Improbable, certes, car toujours décalé, voire fantastique ou absurde, mais surtout fortement teinté de surréalisme, comme si les goûts bibliophiliques du héros déteignaient sur la trame même du récit. Ces goûts de bibliophile qui font également planer sur le texte les ombres de Huysmans, Barbey d'Aurevilly, Baudelaire, Homère, et tant d'autres... Je retiens surtout avec plaisir celle de Lovecraft qui, bien que contrairement aux autres, n'est jamais mentionné, mais n'en reste pas moins très présent (c'est du moins mon avis) : les sous-sol de l'Institut, le poulpe glaireux sorti des entrailles de Solal, et qui le suit de Barcelone à Genève, la description hallucinée de Pénélope dans les bois (encore qu'ici j'hésite avec la nymphe mythologique qui se transforme en arbre, et pense notamment à Dali, encore un détour surréaliste...) et la mention spéciale au "Culte des Goules" qui figure en bonne place sans la bibliothèque d'Aronowicz (ah que j'ai rêvé le posséder durant mon adolescence naïve...) !
Le style est élégant, piquant, limpide mais loin d'être épuré (atout non négligeable à l'heure où le minimalisme stylistique semble être une condition majeure de la modernité littéraire, ou modernité tout court d'ailleurs), mais surtout très drôle : j'ai éclaté de rire à maintes reprises en lisant ce livre, et la dernière fois où ça m'était arrivé était grâce à Trois hommes dans un bateau (sans oublier le chien). La comparaison n'est pas innocente, vu la composante très british, décalée et pince-sans-rire de l'humour de ce « roman brutal et improbable »...
Un bémol, peut-être, à force de trop convoquer, on prend le risque de laisser en suspens des éléments qui gagneraient à être approfondis, et de perdre un peu de tenue et de cohérence dans un texte néanmoins très bien construit et ficelé...
Bref, autant dire que la fin de ce roman m'a laissé sur la mienne et que je n'ai pu m'empêcher d'aller acheter le deuxième tome ! A tantôt donc...
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