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Critique de kuroineko


Au fil de ses romans, Joël Egloff affine son art de tresser ensemble absurde, humour et poésie. Son univers romanesque si décalé est à chaque foi un véritable bonheur de lecture.

Dans L'étourdissement, il place son narrateur dans un environnement éminemment glauque, sombre et désespérant. le soleil est presque une chimère planant au-dessus d'un ciel qui s'apparente plus à un couvercle. le sol draine toutes sortes de pollution, les fils haute tension passe juste au-dessus des toits, comme les avions, avec tous les désagréments que cela occasionne. Il travaille à la chaîne dans un abattoir, pataugeant dans le sang et la sueur. Mais il faut bien gagner sa croûte. Comme le narrateur le dit lui-même, il a "des souvenirs qui ressemblent à des oiseaux mazoutés, mais ce sont des souvenirs quand même."

Avec une telle entrée en matière, on croirait prendre un ticket direct pour Sinistrose-lès-Suicides. Et pourtant, et c'est là toute la magie de Joël Egloff, il réussit à tirer de cet environnement un récit touchant et plein de poésie. Ça grince un peu sous les dents parfois mais son narrateur offre un certain modèle de candeur dans ce monde asphyxié. Et puis le trait d'humour n'est jamais très loin. Un peu noir, un peu mi-figue mi-raisin; toujours bien présent. L'annonce de la mort d'un collègue à son épouse est un modèle du genre.

Une lecture formidable et décalée qui ne fait que m'enthousiasmer encore plus pour cet auteur à la plume si follement originale et sympathique.
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