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Critique de PhilippeCastellain


Avant de débuter cette critique, je me dois de faire un aveu : je ne peux prétendre à la neutralité sur ce livre, ma soeur en étant la traductrice. Mais l'objectif de cette lecture est de faire connaissance avec la famille Brontë, et pour cela il n'est pas besoin de neutralité.

Commençons par les personnages secondaires. Leur frère Branwell, aux dons bien vite gâchés par l'alcoolisme – figurent dans le recueil quelques-uns des billets qu'il envoyait à ses connaissances pour mendier un peu de gin. Leur père, austère vieux pasteur pourtant doté d'un étonnant humour à l'occasion, et qui aura le malheur de voir mourir tous ses enfants. Leur vieille et fidèle domestique, partie intégrante de la famille…

Des figures littéraires oubliées peuplent également ces pages. Constantin Héger, brillant professeur bruxellois et amour secret de Charlotte. Hariet Martineau, flamboyante et irascible féministe, qui fut l'ami de Charlotte malgré de vertigineuses différences d'opinion. William Thackeray, décrit comme « un titan intellectuel » par Charlotte ; Elizabeth Gaskell, qui écrivit sa première biographie…

La très grande majorité des lettres sont de Charlotte. Des trois, elle semble avoir été de loin la plus sociable, entretenant notamment une correspondance nourrie avec sa fidèle amie, Ellen Nussey. Anne semble avoir été particulièrement timide et effacée. Et la grande Emilie, l'auteure du foudroyant ‘ Hauts de Hurlevent'… Semble avoir eu un caractère totalement impossible ! Brillante, solitaire, farouche, intransigeante et inséparable de ses landes désertes bien aimées…

C'est donc elle qu'on découvre leurs vies à toutes – une vie dure. Un pasteur ne gagne guère, et avant leur succès littéraire la famille flirtait avec la misère. Si la nourriture ne manquait pas elle était pauvre et monotone ; le moindre bout de tissu était une dépense mûrement réfléchie. Par la suite, leur relative aisance leur permit quelques fantaisies, notamment quelques séjours sur la côte.

Leur soudaine célébrité semble beaucoup les perturber du reste – et dans un premier temps elles la vivent comme une contrainte. Elles maintiennent leur anonymat le plus longtemps possible, vivent comme des épreuves les voyages à Londres pour rencontrer les éditeurs. Percluses de migraines, peu habituées à la haute société, malades de timidité, c'est peu dire que les tentatives pour les introduire dans le monde tournent au fiasco !

Mais quand on vit à une époque qui ignore les antibiotiques, la tuberculose se fiche bien de tout le talent littéraire du monde…
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