À ses yeux, mieux vaut tournoyer dans le ciel que rester collé à son rocher. L’aigle, c’est bien lui : puissant et solitaire, indompté et méfiant. En un mot, libre.
Hugo n’est pas un utopiste, ni un magicien, mais croit profondément qu’on peut combattre l’injustice sociale. Les «misérables» ne sont pas condamnés à ses yeux. La preuve : le plus brutal des hommes peut être converti à l’humanité par la plus douce des petites filles.
"[...] les choses peuvent changer, le progrès peut advenir, l'Histoire n'est jamais figée. Le défi est de n'avoir pas peur, d'accepter la défaite et de continuer à avancer."
Les Misérables est un roman fascinant. Il est aujourd’hui le livre le plus lu de Victor Hugo, et l’un des classiques littéraires le plus adapté au cinéma. Il faut continuer à en tourner les pages pour saisir l’ampleur de l’épopée, la beauté de la langue, mais aussi le secret délivré par Victor Hugo à la toute fin : c’est l’amour qui sauve, et qui fait de l’homme le plus miséreux le véritable héros de l’histoire.
L'éducateur, tel un médecin, prescrit une bonne dose de livres pour remédier à la maladie de l'exclusion, et désigne l'homme de lettres comme le seul capable de nourrir les têtes et les cœurs. (p.161-162)
"Il faut une grande hardiesse pour oser être soi", avait un jour écrit le peintre, réagissant aux attaques et censures dont il était la constante victime.
Lire Hugo est une promesse : celle de parcourir l’un des siècles les plus palpitants de l’histoire de France, de côtoyer le sublime et d’expérimenter l’infini. Promesse de voir les orphelins sauvés par le hasard et les éclopés rencontrés l’amour. Promesse, aussi, de comprendre le sens du courage politique. Lire Hugo, c’est tout simplement entrer en littérature.
cf. Le Promontoire du songe
" ...Il y a des penseurs, il n'y a pas de semeurs. On fouille, on ne laboure pas. On glane pourtant, comme on peut, dans le sillon desséché de l'autre siècle, l'une des vieilles idées monarchiques, l'autre de vieilles idées conventionnelles. Chacun cherche quelque chose à terre; mais cherchez donc dans le ciel [...] Ayez pour oreiller l'infini. " (p. 45)
Jean Valjean, Cosette, Quasimodo, Ruy Blas, et tant d'autres: si ces noms sont ancrés dans nos consciences, si leur existence nous semble étonnamment réelle, c'est qu'ils s'imposent comme des esprits animés d'espoir. "Tenter, braver, persister, persévérer, être fidèle à soi-même, prendre corps à corps le destin, étonner la catastrophe par le peu de peur qu'elle nous fait, tantôt affronter la puissance injuste, tantôt insulter la victoire ivre, tenir bon, tenir tête [...], voilà la raison d'être de l'humanité hugolienne, et celle de son auteur. (p. 8)
L'humanité a non seulement besoin d'artistes qui joignent le beau à l'utile, mais surtout de penseurs qui transmettent, sans aucune retenue, leur part "d'infini". Shakespeare est l'un d'eux. Victor Hugo aussi, de manière éclatante. (p. 126)