AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Chrisdu26


« La petite fille se retourna. C'était bel et bien le hêtre qui parlait. Elle savait que
les arbres parlaient à ceux qui veulent bien les écouter.
Il suffit parfois de tendre l'oreille pour saisir les murmures du monde. »

Philomène se promène, dans la forêt loin des tables de multiplication et de l'agitation de la ville, et phénomène étrange, à sa grande surprise elle se retrouve à discuter avec un Hêtre.

- Tu as perdu tes feuilles ? demanda-t-il
- Ah non non, je n'ai pas de feuille. En fait, je ne suis pas un arbre, je suis un être, répondit Philomène.
- C'est bien ce que je dis, rétorqua l'arbre, toi aussi tu es un hêtre.

Un dialogue poétique et des mots qui sonnent justes entre un arbre et une petite fille ainsi qu'une mise en image qui ravit les yeux et embaume le coeur. Une très belle entrée en matière sur la réflexion de soi, de l'existence. Un livre jeunesse, que dis-je un petit bijou de littérature qui nous mène à petits pas sur le chemin philosophique de la vie. Une jolie façon d'aborder ce thème avec ma fille Mathilde. Toutes les deux nous avons eu le plaisir de partager ce livre et ce fut un réel moment de bonheur.

C'est magnifique... Discuter pendant des heures avec son enfant... Une vraie soirée avec Mathilde, sans bruit de fond télévisuel polluant le regard d'une mère et de sa fille. Et imaginez nos deux sourires papotant de tout, de rien, de la vie, du bonheur. C'est si beau...

- Qui es tu Mathilde ?
- Avant de me demander qui je suis Maman, sais-tu qui tu es, toi ? Est-il si important de savoir qui nous sommes ? N'y a-t-il rien de plus plaisant que de discuter avec une personne, sans savoir qui elle est, sans connaitre son visage. le seul objectif étant la dialectique, donc la connaissance véritable comme disait Platon. Est-il plus important avant tout, de savoir à qui tu as à faire ? Ou de savoir qui tu es ? Mais si tu tiens vraiment à savoir qui je suis, alors, allons discuter…

- Comme Philomène, dis-moi ce qu'est un être ?
- Un être… Un être… C'est une grande question que voilà. Tant de monde se la pose, sans trouver de réels réponses, ou tellement différentes que personne ne saurait trouver une réponse universelle. Si je devais donner une définition de l'être, je reprendrais la définition d'Aristote : « L'Être c'est tout ce qui est. ».

- L'être humain est un être qui se distingue des autres par sa raison ? Les êtres humains ont toujours raison ?
- Selon moi, l'être humain se distingue des autres par ses actes, sa réflexion. Nous avons tous la même raison. Nous savons tous que 2 plus 2 = 4. En quoi cela nous distingue des autres ? La raison est le commencement de la réflexion.
Pour ce qui est de savoir si les êtres humains ont toujours raison, je pense que si c'était le cas, de toute évidence tu ne me poserais pas la question, puisqu'en somme tout le monde aurait raison ! Et si tout le monde a raison, alors tout le monde à tort ?

- Mathilde pour toi, qu'est-ce que donner un sens à sa vie ?
- Donner un sens à sa vie, c'est justement ne pas chercher à lui en donner un.

« Tu dois devenir l'homme que tu es. Fais ce que toi seul peux faire. Deviens sans cesse celui que tu es, sois le maître et le sculpteur de toi-même. »

- Que penses-tu, Mathilde, de cette citation de Friedrich Nietzsche ?
- Si nous devons devenir qui nous sommes, alors restons tel que l'on est. Mais comment savoir que nous agissons sans influence ? Pour être qui nous sommes, nous devons agir indépendamment des autres. Cela ne signifie pas, sans les autres mais avec l'autre tout en gardant une distance propre à soi. C'est ici le plus difficile, je pense, dans l'acte de « vouloir être nous-mêmes ». Nietzsche serait assez déçu de notre génération, en effet, de plus en plus nous ne cherchons plus à être, mais à paraître. Suis-je bête… Cela a toujours était le cas. Cependant aujourd'hui nous avons juste plus de moyens de paraitre plutôt que d'Être.

- Je suis heureuse à l'idée que tu existes Maman.
- Pourquoi me dis tu cela ?
- Parce que si je te dis « Je t'aime » cela voudrait dire que j'attends quelque chose de toi, alors je préfère te dire que « Je suis heureuse que tu existes.»
- Est-ce si égoïste que d'attendre ou d'espérer, quelque chose de quelqu'un que l'on aime ?
- Je n'arrive pas à être objective sur le sujet. Je n'y amènerai donc aucune réponse car tu attends que je réponde à cette question pour ton ticket Babelio, et je ne voudrais pas que tu paraisses trop égoïste devant tant de personnes. Tu me remercieras plus tard.
- Je suis heureuse que tu existes Mathilde
- Et bien tu vois, tu comprends quand tu veux Mamounette !

Voilà ! C'est l'effet papillon d'Être ou ne pas Hêtre de Frédérique ELBAZ.

Merci à Babelio et aux Editions du Mercredi pour ce magnifique moment de lecture et de partage.


Lien : http://marque-pages-buvard-p..
Commenter  J’apprécie          265



Ont apprécié cette critique (23)voir plus




{* *}