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Critique de Sachenka


Mircea Eliade s'est essayé au roman fantastique. Lui, dans lequel je voyais un romancier si sérieux, un professeur de l'histoire des religions, un philosophe ! Il sort de sa zone de comfort, et s'éloigne un moment d'un style de romans qui lui convenait si bien. Mais bon, je suppose qu'il est difficile de passer à côté d'un tel genre quand on vient de la Roumanie, ce pays aux légendes si tentantes.

Pourtant, je ne savais pas que j'allais plonger dans le fantastique quand j'ai choisi ce livre, et pas beaucoup plus quand j'en ai commencé la lecture. Dans tous les cas, l'atmosphère que j'éprouvais n'était pas celle habituelle, ni lourde ni menaçante, pas plus d'une empreinte d'une peur anxieuse. Non, pas du tout. Je pensais avoir affaire à un roman historique ou, à la rigueur, un roman psychologique.

Mais petit à petit (peut-être un peu trop lentement à mon goût ?) le voile se lève sur un drame passé, la mort de Mademoiselle Christina. Son souvenir hante encore le château de Mme Mosco. Mais est-ce seulement son souvenir ? Et ses apparitions si… réelles, est-ce seulement des rêves ? le peintre Egor Paschievici et le professeur Nazarie, invités, prennent sur eux de découvrir la vérité.

Le vague mystère qui se laissait deviner au début prend toujours plus d'ampleur. Par exemple, les murmures et les non-dits, ce soleil qui s'éteint au loin, cette musique étrange qui enveloppe les personnages, plein de petits détails judicieusement placés. le malaise souhaité était là mais ce ne fut pas suffisant pour que je ressente réellement la peur. J'étais tout au plus intrigué, jamais angoissé.

C'est que, malgré les apparitions plus nombreuses de Mademoiselle Christina, ses conséquences tardaient à se faire menaçantes ou dangereuses. D'ailleurs, qu'est-elle au juste ? Je croyais que Christina était un esprit ou un fantôme, puis une goûle, puis un tas d'autres choses. Je ne crois pas que le mot vampire ait été mentionné une seule fois mais une présence si envoûtante et glaciale à la fois impose l'évidence.

Ma critique semble négative mais j'ai bien apprécié cette lecture. Mircea Eliade est un grand auteur et ça se réflète dans son écriture. Mademoiselle Christina, malgré son rythme lent, se démarque de bon nombre de ces romans de vampires à l'eau de rose qui ciblent les jeunes adolescentes. C'est agréable de lire autre chose que des trames axées uniquement sur l'action ou un amour insipide.
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