Mircea Eliade et la redécouverte du sacré (4)
- L'âme connaît tant de façons d'aimer!
Voilà se qui se passe avec nous, en ce moment, tout juste avant la fin de l'année scolaire : nous sommes en proie à la mélancolie. Nous sommes fatigués, dégoûtés de l'école, épuisés à cause de la chaleur, et pourtant tristes à l'idée que la fin de l'année scolaire approche. Nous faisons semblant d'être contents, nous rions et parlons beaucoup, mais dans nos coeurs il y a comme une pointe de nostalgie. C'est tout naturel et facile à comprendre. Nous pensons peut-être aux plaisirs de l'été et nous redevenons tristes en nous rappelant que nous allons être seuls. Notre joie est rongée par la séparation toute proche.
«La passion grandit en moi, délicieux mélange d'idylle, de sensualité, de camaraderie, de dévotion. Quand je me tiens près d'elle sur le tapis et que nous lisons ensemble, le moindre frôlement me trouble. Je sens qu'elle est troublée aussi. La littérature nous aide à nous dire mille choses. Parfois nous devinons tous les deux que nous nous désirons l'un l'autre.»
Pénétrant dans la Montagne, le taoïste pénètre en lui-même et découvre cette légèreté de l'être qui le rend impondérable. […] Comme Chuang Tze, il rêve d'être un papillon et au réveil il se demande si c'est lui qui a rêvé d'être papillon ou si c'est le papillon qui a rêvé d'être Chuang Tze. Le monde est un édifice irréel bâti de rêves dans lesquels les êtres rêvés engendrent le rêveur, tout comme les mains d'Escher se dessinent l'une l'autre pour pouvoir dessiner.
Le sacré n'implique pas la croyance en dieu, ou en des esprits, c'est l'expérience d'une réalité et la source de la conscience d'exister dans le monde.
Tel que relevé pour "Les fils de la pensée" https://filsdelapensee.ch/
Les livres nous obligent à perdre notre temps d'une manière intelligente .

N'oublions ni Mihail Sadoveanu, écrivain prolifique d’une force épique incomparable qui a évoqué toute l'histoire des Roumains dans ses nouvelles et romans, y reflétant aussi les paysages de son pays ; ni Liviu Rebreanu, le plus grand romancier contemporain de Roumanie, auteur du célèbre roman Ion, épopée du paysan de Transylvanie, de l'éternel paysan, déchiré entre son amour de la terre et sa passion ; ni Tudor Arghezi, le grand poète roumain contemporain, qui a enrichi de nouvelles valeurs la langue roumaine et a concentré dans ses vers la tragi-comédie de la vie. Nous pourrions continuer de citer les noms d’au moins dix écrivains roumains modernes, mais il est inutile de dresser une liste de noms tant que l'on ne peut pas parler en détail de chacun. Très peu en sont devenus célèbres à l'étranger. Seul, Panait Istrati, le rhapsode du Danube, du Baragan et des Carpates. Les œuvres de Liviu Rebreanu et de Mihail Sadoveanu ont été traduites en d'autres langues confirmant ainsi le titre qu'on leur a conféré : celui d'écrivains européens. On a également traduit les œuvres de beaucoup d'autres poètes et prosateurs roumains et nous attendons les résultats en toute confiance.
(p. 57)
On ne devient homme véritable qu'en se conformant à l'enseignement des mythes, en imitant les dieux.
[…] Le travail agricole est un rite révélé par des dieux ou par les Héros civilisateurs. Aussi constitue-t-il un acte à la fois réel et significatif. Comparons-le avec le travail agricole dans une société désacralisée : ici, il est devenu un acte profane, justifié uniquement par le profit économique. On laboure la terre pour l’exploiter, on poursuit la nourriture et le gain. Vidé de symbolisme religieux, le travail agricole devient à la fois « opaque » et exténuant : il ne révèle aucune signification, ne ménage aucune « ouverture » vers l’universel, vers le monde de l’esprit.
Il me semblait que l'état d'homme marié fait obstacle à l'acte pur de la création. Par le mariage on acquiert une nouvelle dignité civile qui trouble l'intuition de l'artiste. Par ailleurs, je concevais l'artiste comme un homme en éternelle disponibilité, créateur de valeurs esthétiques, un point c'est tout. Ravie peut changer, et il est bon qu'elle change, d'un jour à l'autre. Son expérience, prodigieuse comme elle se doit, ne peut être limitée, immobilisée...