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Critique de Analire


Haylah, que tout le monde surnomme Truie à cause de son surpoids, est une jeune lycéenne qui rêve de devenir humoriste. Elle ne vit que pour le stand-up, mais redoute de se produire sur scène devant un public, par peur de subir une trop grande humiliation si personne ne riait à ses blagues. Quand elle apprend que Léo, le beau gosse du lycée, est lui aussi passionné de stand-up mais ose monter sur les planches, Haylah est immédiatement fascinée par le jeune homme. Elle tente de s'en rapprocher discrètement, en glissant notamment quelques-unes de ses propres blagues dans le casier de Léo, en espérant qu'il les apprécie et les utilise dans son prochain spectacle. Mais les deux meilleures copines de la jeune lycéenne, Chloé et Kas, tempèrent ses ardeurs : Léo est un garçon inaccessible, populaire, incroyablement beau, qui ne s'intéresserait jamais à elle. Haylah, blessée, décide de faire fi de ces recommandations et continue de se rapprocher dangereusement de Léo.

Ce roman jeunesse aborde des thématiques variées, totalement ancrées dans l'ère du temps. Il y a d'abord tout ce pan des stéréotypes, des préjugés, du culte de l'apparence et de la normalité. Haylah, de part ses formes généreuses, se détache du reste des autres femmes, certainement plus minces qu'elle. Au début touchée par les remarques mal placées, la jeune fille a dressé un bouclier protecteur autour de son coeur et va même au-devant des critiques, autorisant et incitant ses camarades à la surnommer « Truie ». Un surnom péjoratif, totalement dévalorisant, qui m'a passablement agacé durant l'ensemble de ma lecture. Je pense que c'était l'effet escompté par l'auteure : chercher à choquer son public pour le faire réagir. Truie/Haylah a une estime d'elle-même très faible, qu'elle arrive à contrebalancer habilement avec une autodérision poussée. Car il faut se l'avouer, au collège comme au lycée, les élèves sont souvent méchants les uns envers les autres, jugeant trop rapidement ceux qui ont tendance à sortir du moule. Il est impératif de se blinder contre les attaques, au risque de sombrer dans un cas de dépression profonde.

Malgré les avis contraires, les obstacles et les personnes qui se dressent sur son chemin, Haylah ne se laisse pas démonter et poursuit coûte que coûte son rêve ultime : devenir humoriste. Elle compile quotidiennement des blagues dans un carnet, qu'elle emprunte souvent à son petit frère Noah, un garçon plein d'énergie, souriant et bon vivant, qui inspire souvent la jeune fille. Certaines blagues sont très amusantes, contrairement à d'autres ; mais lire des histoires drôles n'est pas pareil que de les voir interprétées en vrai, avec l'intonation et la gestuelle adaptée. À l'image de sa protagoniste, Rebecca Elliott a eu l'audace d'oser, quitte à subir une humiliation publique. J'admire cette prise de risque !

Bien que les sujets traités dans Plus drôle que toi ! soient d'actualité et forcément enrichissants pour l'ensemble des jeunes lecteurs, qui peuvent prendre conscience de certaines choses importantes sur notre société ; je me suis passablement ennuyée durant ma lecture. Il me manquait peut-être un peu plus d'émotions de la part des personnages, un rythme plus soutenu, pourquoi pas des blagues plus récurrentes. La première partie était longue à se mettre en place, tandis que la seconde rattrape le niveau, avec des blagues plus fréquentes et un rythme plus élevé. J'aurais aimé ne pas percevoir ce déséquilibre dans la narration, garder une fréquence rythmique continue, qui m'aurait tenue en haleine jusqu'au dénouement final.

Un roman jeunesse intéressant, qui donne à réfléchir sur des thématiques sociétales actuelles : les diktats de l'apparence, les stéréotypes, les critiques sur la beauté... le tout couplé avec beaucoup d'humour et de légèreté. J'ai bien aimé !
Lien : https://analire.wordpress.co..
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